Le président socialiste du Venezuela, Hugo Chavez, a estimé mardi soir que «radicaliser la révolution» était la seule manière de faire face à la «menace impériale» de la droite américaine.

«Il ne doit pas y avoir de place dans nos rangs, civils et militaires, pour les demi-mesures. Une seule ligne: radicaliser la révolution. Voilà la manière de répondre à la menace impériale», a déclaré le chef de file de la gauche radicale latino-américaine dans un discours à l'Assemblée nationale.

Hugo Chavez faisait référence à une réunion organisée la semaine dernière sous les auspices de centres d'analyse conservateurs au Congrès américain au cours de laquelle le patron d'une chaîne très critique à son égard, Guillermo Zuloaga, avait déclaré qu'il représentait une menace pour les États-Unis.

«J'espère que maintenant que nous allons avoir une nouvelle majorité (après la victoire républicaine aux élections de mi-mandat) (...) nous allons affronter Chavez», avait déclaré le représentant républicain de Floride, Connie Mack, principal candidat à la direction de la sous-commission pour l'Amérique latine.

«La bourgeoisie vénézuélienne doit savoir que l'agression contre le peuple va lui coûter cher et que l'on ne peut pas permettre qu'un de ses représentants aille au Congrès des États-Unis s'en prendre au Venezuela et continue à posséder ici une chaîne de télévision», a averti M. Chavez.

M. Zuluoga a fui aux États-Unis après son inculpation au Venezuela pour spéculation. Sa chaîne, Globovision, est aussi sous le coup de plusieurs procédures judiciaires et a été menacée à plusieurs reprises de fermeture par le chef de l'État, qui a qualifié ses programmes de «terrorisme médiatique».

Hugo Chavez a aussi réaffirmé mardi que le peuple vénézuélien était «prêt à mourir pour la patrie et sa dignité» en cas d'agression des États-Unis.

Il a déjà accusé par le passé Washington de vouloir s'emparer des richesses pétrolières de son pays, qui possède les deuxièmes réserves prouvées de brut au monde, mais les États-Unis ont toujours assuré n'avoir aucune intention d'attaquer le Venezuela, malgré leurs différends avec M. Chavez.