Le dirigeant communiste cubain Fidel Castro s'est déclaré satisfait de la marche de Cuba sous la présidence de son frère et successeur Raul, lors d'une rencontre avec des étudiants cubains rapportée jeudi par la presse cubaine.

«Je suis tombé malade et j'ai fait ce que je devais faire: j'ai délégué mes fonctions. Je ne peux faire une chose pour laquelle je ne suis pas en état de consacrer tout mon temps. Moi-même je ne savais pas si j'allais m'en sortir», a déclaré Fidel Castro, 84 ans, en référence à la grave maladie qui l'a contraint de céder la présidence en juillet 2006.

Le «Commandant en chef» a ajouté «être content parce que le pays fonctionne, malgré tous les défis». «Je ne suis qu'un soldat des idées, comme je l'ai déjà écrit. Je n'ai pas hésité un instant à renoncer à mes charges», a-t-il dit, cité par le quotidien Granma, organe officiel du Parti communiste.

Le père de la Révolution de 1959, qui se consacre depuis 2007 à l'écriture de billets sur l'actualité internationale, a souligné qu'il ne parlait pas en qualité de premier secrétaire du Parti communiste, fonction qu'il conserve officiellement et qui devrait être discutée lors d'une conférence du parti convoquée pour la mi-2011.

La télévision cubaine a diffusé mercredi une partie de cette rencontre avec des étudiants au cours de laquelle Fidel Castro a lu un discours qu'il avait prononcé le 17 novembre 2005 et contenant le principe des réformes socio-économiques prônées par son frère et deuxième secrétaire du PC, Raul, notamment celui d'actualiser l'économie et le socialisme cubains.

Il s'agissait de la première intervention publique depuis fin septembre de Fidel Castro, qui s'était gardé jusque là d'évoquer la situation sur l'île communiste en proie à de graves difficultés socio-économiques.

Raul Castro a lancé en octobre une grande réforme du travail prévoyant d'ici la fin du premier trimestre 2011 de supprimer 500 000 postes du secteur public (10% de la population active) et de stimuler l'entreprise privée, dans le cadre d'une série de mesures d'austérité devant être entérinées lors du VIe Congrès du Parti communiste en avril prochain.