Le cartel mexicain de «La Familia» (La Famille), une des sept grandes organisations criminelles du pays, a offert aux autorités de «se replier», voire de «se dissoudre», une proposition aussitôt rejetée jeudi par le gouvernement fédéral.

«La Familia» avance cette proposition dans des messages transmis mercredi soir par affichettes en ville et courriers électroniques aux médias de l'État de Michoacan.

Le cartel offre de «se replier», ou encore de «se dissoudre» à condition que «le gouvernement fédéral et local, la police et les autres autorités s'engagent à prendre le contrôle de cet État».

Dans ces conditions, «nous retournerons à nos activités de production», affirme l'organisation dans ces messages. Une précision qui n'augure nullement d'une «dissolution», car le cartel de «La Familia» est considéré comme le premier producteur mexicain de drogues synthétiques.

«La loi ne se négocie pas», a répondu le ministère de la Justice à Mexico.

Le gouverneur du Michoacan, Leonel Godoy, s'est refusé à commenter les offres du cartel.

Il a toutefois dénoncé la stratégie fédérale contre «le crime organisé», qui, selon lui «n'a engendré que davantage de violence, une terrible spirale de violence».

Le président mexicain Felipe Calderon, lui-même originaire du Michoacan, a érigé la lutte contre les cartels en priorité nationale dès son arrivée au pouvoir, en décembre 2006, et a déployé 50 000 militaires contre eux en renfort de la police.

Depuis, le bilan de la «guerre des cartels» a atteint des chiffres record, entre règlements de compte et affrontements contre les forces de l'ordre: 28 000 morts au moins à ce jour.

Le cartel de «La Familia» a fait son apparition en octobre 2006, quand des inconnus sont entrés dans un bar pour lancer cinq têtes humaines accompagnées d'un message sur une piste de danse.

«La Familia» affirmait alors «lutter contre le trafic de drogue».

Elle s'est ensuite alliée au «cartel du Golfe», une alliance désormais rompue qui a laissé place à une guerre sans merci entre les deux organisations.