Un colonel de police équatorien, accusé par le président Rafael Correa d'avoir conspiré pour le renverser lors de la rébellion de membres des forces de l'ordre le 30 septembre, a été placé en détention préventive, a-t-on appris jeudi de sources judiciaires.

Cesar Carrion, directeur jusqu'à lundi de l'hôpital de police où M. Correa affirme avoir été séquestré une dizaine d'heures pendant le soulèvement, restera en détention durant les trois mois de l'enquête du parquet, a décidé le juge Juan Pablo Hernandez, qui avait ordonné son arrestation mercredi.

M. Correa s'était réfugié dans l'hôpital après avoir été agressé lors de cette rébellion de policiers protestant contre la suppression de certaines primes.

Le chef de l'État a accusé samedi le colonel de «faire partie de la conspiration» visant à le renverser lors de la mutinerie.

M. Correa a en outre demandé au parquet d'ouvrir une enquête sur l'officier de police, après que ce dernier eut déclaré à la chaîne de télévision américaine CNN que le chef de l'État n'avait pas été séquestré à l'intérieur de l'hôpital.

Début octobre, la radio de la police d'Équateur a diffusé des enregistrements de voix attribuées à des policiers appelant à tuer M. Correa et à ne pas le laisser sortir de l'hôpital tant qu'il n'aurait pas accédé à leurs revendications.

Dix-sept policiers ont été placés en détention provisoire et une centaine font l'objet de procédures disciplinaires dans le cadre de l'enquête sur la mutinerie du 30 septembre.

Dix personnes avaient péri dans les violences qui avaient marqué la journée, dont quatre dans l'opération militaire lancée pour permettre au chef de l'État de quitter l'hôpital en fin de journée.