À un mois jour pour jour des élections législatives et présidentielle tout est fait à Haïti pour endiguer le choléra, qui a déjà fait 305 morts selon un nouveau bilan, et déterminer l'origine de cette épidémie qui provoque la colère des habitants.

L'épidémie de choléra en Haïti a fait 305 morts, a indiqué jeudi le ministère de la Santé haïtien, soit 13 décès de plus que le bilan communiqué la veille, tandis que 502 hospitalisations supplémentaires ont été enregistrées, soit 4.649 au total.

Ce bilan montre une certaine stagnation du nombre de nouveaux morts par rapport au précédent, qui évoquait huit nouveaux décès, et des nouvelles hospitalisations toujours nombreuses. Mercredi, 535 hospitalisations supplémentaires avaient été enregistrées.

En République dominicaine, au Pérou, en Colombie, au Venezuela ou encore en Equateur des alertes épidémiologiques ont été lancées depuis mardi en particulier à destination des postes frontaliers, des ports et des aéroports afin de renforcer la surveillance des voyageurs et les mesures sanitaires.

En République dominicaine, qui partage avec Haïti l'île d'Hispaniola, les personnes souhaitant traverser la frontière doivent se désinfecter les mains et remplir un questionnaire médical.

En Colombie, le responsable de la coordination de la veille sanitaire, Victor Hugo Alvarez, a pour sa part indiqué à l'AFP que des mesures avaient été adoptées dans les aéroports et les ports, où les bateaux pouvant véhiculer de l'eau contaminée en provenance d'Haïti sont particulièrement surveillés.

Une dizaine de jours après l'apparition de la bactérie tueuse, des rumeurs circulent dans le pays sur l'origine de l'épidémie, qui reste un mystère, et font un lien avec l'aide étrangère, incriminant particulièrement des soldats népalais de l'ONU.

Du personnel de MSF a ainsi été attaqué mardi soir à coups de pierres dans la ville de Saint-Marc, à environ 100 km au nord de la capitale Port-au-Prince, par quelque 300 manifestants craignant que l'afflux de patients ne propage l'épidémie.

À cet égard, le directeur général du ministère de la Santé haïtien, Gabriel Thimoté, a indiqué jeudi que des analyses avaient permis de déterminer que le premier cas de choléra avait été enregistré «à Grand Boucan dans le département du Centre». Le plus grand nombre de décès a néanmoins été constaté dans le département Artibonite, le long du fleuve du même nom, à Drouin et Grande Saline, a-t-il précisé.

«Paradoxalement l'épidémie a commencé dans le Centre mais ce n'est pas là qu'on a découvert le plus grand nombre de cas», a déclaré à la presse Gabriel Thimoté.

Interrogé sur l'origine de l'épidémie, il a précisé que le choléra avait pu venir d'un porteur sain, haïtien ou étranger. Il a aussi annoncé que des nouvelles analyses avaient été commandées pour déterminer cette origine.