Fidel Castro a livré, mardi à La Havane, son plus long discours depuis qu'il a quitté la présidence il y a quatre ans. Il a parlé du passé de Cuba mais évité d'aborder les changements économiques dans lesquels le pays s'est embarqué depuis que son frère Raul a pris les rênes du pouvoir.
Le discours de Fidel Castro devant des dizaines de milliers de personnes marquait le 50e anniversaire de la mise sur pied de groupes de surveillance citoyens conçus pour défendre le gouvernement communiste contre les activités subversives.
Fidèle à ses plus récentes interventions, l'ancien président cubain, âgé de 84 ans, n'a fait aucun commentaire sur la vie cubaine contemporaine, comme la récente décision de renvoyer 500 000 employés de l'État et d'ouvrir de petits secteurs de l'économie à l'entreprise privée.
Fidel Castro n'a rien dit non plus au sujet de sa santé ou de ses projets futurs. Même s'il n'est plus le président de Cuba, il est toujours chef du Parti communiste.
Il a plutôt passé la plus grande partie de son allocution à citer ses anciens discours et à faire des blagues sur son âge.
Pointant en direction des plus jeunes membres de l'assemblée, Fidel Castro a affirmé qu'il enviait leur jeunesse, même s'il a lui-même paru beaucoup plus en forme que lors de ses précédentes interventions il y a quelques semaines.
L'événement avait commencé par la présentation d'un extrait vidéo montant cette nuit du 28 septembre 1960 lors de laquelle Fidel Castro avait annoncé la création des Comités de défense de la révolution. L'ancien président a souri alors qu'il regardait une version plus jeune de lui-même gesticulant et pointant un doigt dans les airs.
Le discours de mardi a duré une heure 14 minutes au total, son plus long discours depuis des années, mais bien loin des allocutions de cinq ou six heures qui étaient la norme dans les premiers temps de la révolution.
«Nous n'avons même pas été ici deux heures», a lancé Fidel Castro avec un sourire en guise de conclusion. «Mais je m'en vais maintenant. Il commence à faire chaud.»