Onze personnes étaient portées disparues après le glissement de terrain survenu mardi au Mexique, mais aucune mort n'a été confirmée, selon le gouvernement mexicain qui a revu à la baisse son bilan de sept morts et d'une centaine de disparus.

«Heureusement, les chiffres ont radicalement changé, à tel point qu'on ne peut même confirmer aucun mort», a affirmé mardi soir, le ministre de l'Intérieur, Jose Francisco Blake, arrivé à Oaxaca, près du lieu de la catastrophe.

«On a enregistré à titre provisoire 11 disparus, parmi lesquels figureraient huit enfants et trois adultes», a-t-il indiqué.

Le glissement de terrain survenu à l'aube à Santa Maria Tlahuitoltepec, près de Oaxaca, dans le sud-est du pays, avait d'abord été annoncé comme une énorme catastrophe.

Le gouverneur régional, Ulises Ruiz, avait d'abord déclaré à la télévision qu'on craignait pour la vie «de 500 à 600 personnes», et «même jusqu'à 1.000», après l'effondrement d'un «pan de colline» «sur 100 à 300 habitations».

Il avait ensuite revu le bilan à la baisse: 7 morts, 100 disparus, avait-il annoncé, citant les représentants de la population.

Les 7 morts avaient été confirmés par le président mexicain Felipe Calderon aux journalistes qui l'accompagnaient en avion dans une visite dans le sud-est du pays, déjà inondé depuis plusieurs semaines.

Des journalistes locaux qui ont pu se rendre sur place ont déclaré à la télévision que «deux habitations» seulement avaient été ensevelies, et une trentaine endommagées.

Dans la soirée, plus de 450 militaires, policiers et secouristes avaient réussi à gagner à pied le village de quelque 10 000 habitants, situé à flanc de montagne à 2.400 mètres d'altitude, et resté inaccessible en voiture à cause des glissements de terrain et aux hélicoptères en raison de la pluie et du brouillard, selon M. Blake.

Jusqu'alors, les équipes de secours étaient bloquées par un autre glissement de terrain coupant la route depuis Oaxaca, la capitale régionale, à 130 km de là, a constaté dans la matinée un journaliste de l'AFP, alors que l'armée et la police tentaient de dégager le passage.

Le drame de Santa Maria est survenu alors que des inondations, l'ouragan Karl et la tempête tropicale Matthew ont déjà fait une cinquantaine de morts, des centaines de milliers de sinistrés et des milliards de dollars de dégâts depuis un mois dans le sud-est du Mexique.

Le pays vit la saison des pluies la plus violente dans les annales, selon le président Calderon, et ses voisins en Amérique centrale déplorent également près de 400 morts depuis mai.

Des coulées de boue ont tué 65 personnes début septembre au Guatemala, et, plus au sud, l'effondrement d'un pan de colline a fait 20 à 30 disparus lundi soir en Colombie. Les pluies ont encore tué 5 personnes mardi au Nicaragua.

Ces pluies intenses et la multiplication des tempêtes et ouragans dans la région sont liées à l'épisode climatique de type «Nina», caractérisé par des températures anormalement basses des eaux de surface dans le Pacifique central et oriental, et qui devrait se «renforcer» et durer au moins jusqu'au début 2011, selon les météorologistes.