Le second mari d'Ingrid Betancourt a déposé en cour, mardi en Colombie, des documents réclamant la moitié des avoirs de son ex-femme, alors que la plus célèbre ex-otage du monde lançait ses mémoires sur ses six ans de captivité dans la jungle colombienne.

L'avocat de Juan Carlos Lecompte a affirmé mardi à l'Associated Press qu'il avait déposé une requête la veille devant un tribunal de la famille à Bogota réclamant le gel des avoirs d'Ingrid Betancourt en Colombie et à l'étranger.

L'avocat Heli Abel Torrado a affirmé que les avoirs de l'ex-otage comprennent un appartement à Paris, une maison dans le Wyoming et les droits d'auteur sur ses mémoires. Le livre de Mme Betancourt, intitulé «Même le silence a une fin», a été officiellement lancé mardi.

Ni Mme Betancourt ni son avocat n'ont pu être joints dans l'immédiat pour commenter l'information. La secrétaire de son avocat a déclaré qu'il était en voyage, tandis qu'un message laissé à l'agent de Mme Betancourt à New York est resté sans réponse.

M. Lecompte affirme que Mme Betancourt, âgée de 48 ans, a demandé le divorce quelques mois après sa libération par l'armée colombienne, en juillet 2008.

Ses mémoires ont déjà soulevé la colère de l'une de ses partenaires d'infortune, Clara Rojas, qui a qualifié d'«infâme» l'allégation voulant qu'elle ait demandé à ses geôliers la permission de tomber enceinte.

Ingrid Betancourt, qui détient la citoyenneté colombienne et française, a été enlevée par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) en février 2002 alors qu'elle faisait campagne pour la présidence du pays.

Mme Betancourt a deux enfants adultes d'un précédent mariage et partage aujourd'hui son temps entre Paris et New York.

Elle a été condamnée par de nombreux Colombiens en juillet, après que sa réclamation de plus de 6 millions $ en dommages de l'État colombien eut été rendue publique.

Certains Colombiens bien en vue l'ont accusée d'avoir été téméraire en s'engageant par la route dans la zone rebelle où elle a été enlevée. Mme Betancourt soutient que le gouvernement colombien porte la responsabilité de son enlèvement parce qu'il ne lui a pas fourni de transport en hélicoptère, qu'il l'a laissée sans protection armée et qu'il n'a pas insisté pour qu'elle ne se rende pas dans cette région.

Ingrid Betancourt semble entretenir un ressentiment persistant.

Dans une entrevue publiée dimanche par le journal El Espectador de Bogota, l'ex-otage qualifie la société colombienne de «cruelle».