Dix-neuf bandits présumés ont été tués dans une fusillade contre des militaires dans le nord-est du Mexique frontalier avec les États-Unis, où 72 émigrants avaient été massacrés fin août, a annoncé jeudi l'armée.

Les militaires, avertis par un appel anonyme, sont intervenus contre «des hommes armés en uniforme qui contrôlaient un barrage routier, et après avoir vérifié qu'ils n'appartenaient pas à l'armée», a déclaré à l'AFP un officier de l'état-major régional.

Le début de la fusillade entre «trafiquants présumés» et militaires avait été signalé mercredi soir de source judiciaire régionale, «sur une route» de la région, mais sans autre précision qu'un bilan de huit morts chez les suspects.

Cette fusillade a éclaté au barrage avant de se poursuivre dans les environs tandis que les militaires étaient à la poursuite des suspects en fuite, a-t-on confirmé de source militaire.

Cet affrontement s'est produit alors que le pays tout entier célébrait le bicentenaire de l'indépendance et les 100 ans de la révolution mexicaine.

Les suspects abattus n'ont pas encore été identifiés, mais le gang des «Zetas est coutumier de ce genre de barrages routiers dans la région, où il livre une guerre sanglante au vieux cartel dit «du Golfe» pour le contrôle du trafic de drogue.

La fusillade a éclaté à proximité du site d'un autre raid des militaires au cours duquel 25 «hommes armés» avaient été tués le 2 décembre. L'armée avait confirmé ce bilan et la libération de trois personnes sequestrées dans ce que les médias locaux avaient décrit comme un «camp d'entraînement d'un gang».

Les «Zetas» ont été désignés comme les auteurs du massacre des 72 clandestins dont les cadavres ont été découverts fin août dans une ferme de  San Fernando, près de la côte du Golfe du Mexique.

Les «Zetas» sont également soupçonnés, depuis, de l'assassinat de deux policiers et d'un maire, et d'explosions de voitures piégées contre des postes de police et une installation régionale de Televisa.

Les cérémonies du bicentaire se sont déroulées mercredi sans incident à travers le pays, mais elles étaient encadrées par des mesures de sécurité renforcées.

Au total 28.000 personnes ont été tuées ces quatre dernières années, depuis le début de l'administration de Felipe Calderon, dans la «guerre des cartels» pour le contrôle du trafic de la drogue.