Le dirigeant cubain Fidel Castro, 84 ans, a présidé vendredi sa première grande manifestation en plein air depuis quatre ans, réunissant des milliers d'étudiants devant l'université de La Havane pour réclamer la paix dans le monde.

Tout de kaki vêtu, le «Commandant en chef», qui a cédé la présidence le 31 juillet 2006 à son frère Raul pour des raisons de santé, a pris la parole, debout à la tribune, pendant trois quarts d'heures, pour mettre en garde contre une guerre nucléaire entre les États-Unis, leur allié israélien et l'Iran.

Cette manifestation retransmise en direct à la télévision nationale avait été organisée tôt le matin, «avant que le soleil ne chauffe trop» selon Fidel Castro, quelques jours avant le début des cours universitaires.

Faisant référence à ses études en droit à la fin des années 1940 dans cette université, Fidel Castro a déclaré que c'est durant ces années qu'il avait «commencé à prendre conscience de notre époque et de notre devoir».

«C'est à cet âge que j'ai découvert mon vrai destin», a-t-il dit, ajoutant n'avoir «jamais pensé» qu'il reverrait les marches de cette université après ses graves problèmes de santé.

Après avoir évoqué les «dangers d'une guerre nucléaire» et les problèmes du changement climatique qui «menacent la vie humaine», il a remercié les étudiants pour leur «soutien moral dans cette lutte pour la paix».

«Je vous exhorte à ne pas cesser de batailler dans cette direction, car comme pour d'autres batailles du passé, il est possible de vaincre, que la vie humaine soit préservée», a-t-il dit.

Depuis début juillet, Fidel Castro a multiplié les apparitions publiques pour évoquer la situation internationale et notamment les dangers d'un «holocauste nucléaire». Il avait même participé début août à une séance extraordinaire du Parlement consacrée à cette question.

Depuis son retour très médiatisé, il n'a jamais abordé la situation actuelle sur l'île communiste qui traverse une grave crise socio-économique.

Des leaders étudiants ont également prix la parole pour notamment demander au président américain Barack Obama, «le Nobel de la paix», «de ne pas appuyer sur la détente».