Un rapport officiel vénézuélien fait état de 19 000 homicides en 2009 dans le pays sud-américain, soit 3000 de plus que les seuls chiffres officieux disponibles jusqu'à présent, a révélé vendredi le journal El Nacional.

L'insécurité est devenue un thème de campagne au Venezuela avant les élections législatives du 26 septembre, jugées cruciales par le pouvoir qui craint un réveil de l'opposition après son boycottage du scrutin de 2005.

Selon le rapport de l'Institut national des Statistiques (INE) cité par le journal, connu pour ses critiques à l'encontre du président socialiste Hugo Chavez, près de 80% des victimes ont été tuées par balle. La majorité sont des hommes jeunes entre 25 et 44 ans, issus des couches populaires.

Jusqu'à présent, seules circulaient des données non officielles de la police scientifique publiées par la presse. Elle avait décompté plus de 16 000 homicides en 2009 (14 800 en 2008), le chiffre le plus élevé depuis onze ans.

Le gouvernement ne publie plus de chiffres officiels par peur d'un effet d'entraînement présumé, alors même que l'insécurité est la principale préoccupation des Vénézuéliens, selon les sondages.

La semaine dernière, El Nacional a voulu attirer l'attention sur le sujet en publiant en Une une photo très crue montrant des cadavres entassés dans une morgue.

Le cliché aurait pu passer inaperçu si un tribunal n'avait pas interdit dans la foulée à toute la presse de faire paraître des images à caractère violent, au nom de la protection des mineurs, ce qui a provoqué une levée de boucliers dans le pays et à l'étranger.

Jeudi, la justice est revenue sur sa décision, sauf pour El Nacional et un autre journal, Tal Cual, qui avaient repris la photo.

Le rapport intitulé «Enquête nationale sur les victimes et la perception de sécurité citoyenne» a été réalisé entre août et novembre 2009 par l'INE, à la demande de la vice-présidence. Il a été présenté à Hugo Chavez en mai, mais n'a jamais été diffusé aux médias