Il faut amender la constitution d'Haïti afin de permettre aux quelque 4 millions de membres de la diaspora du pays de participer aux élections, a plaidé mercredi Raymond Joseph, ambassadeur d'Haïti à Washington et candidat à la présidentielle de novembre.

«Les Haïtiens de l'étranger contribuent pour 2 milliards de dollars chaque année à l'économie nationale, vous ne pouvez pas les maintenir à l'écart de la politique», a déclaré le diplomate lors d'une conférence de presse à Port-au-Prince.

En conséquence, il faut remanier la constitution d'Haïti qui interdit aux Haïtiens vivant à l'étranger de participer aux scrutins de leur pays, comme candidats ou électeurs, a estimé M. Joseph, oncle du rappeur Wyclef Jean, qui brigue comme lui la succession de l'actuel président René Préval.

En outre, la loi interdit à un Haïtien ayant obtenu une nationalité étrangère de briguer une fonction élective.

Installé depuis plus de trente ans aux États-Unis, où il publie le journal Haïti-observateur, M. Joseph fait partie des 34 Haïtiens qui ont déposé leur dossier de candidature pour participer à l'élection présidentielle du 28 novembre.

«La diaspora a des ressources, elle peut investir au pays, mais elle doit pouvoir participer à la direction des affaires», a-t-il encore soutenu.

Dans une allusion à son neveu Wyclef Jean, star internationale du hip-hop ne s'exprimant qu'en anglais, M. Joseph a lancé: «Certaines personnes devraient d'abord s'immerger dans la culture haïtienne et apprendre les langues du pays, le créole et le français», avant d'aspirer aux plus hautes fonctions.

Membre de la diplomatie haïtienne depuis 20 ans, l'ambassadeur estime posséder les capacités et l'expérience pour apporter les changements nécessaires en Haïti, pays qui a bénéficié d'une exceptionnelle solidarité internationale après le terrible séisme du 12 janvier.

Le conseil électoral haïtien a reporté au 20 août la publication de la liste définitive des candidats à la présidentielle du 28 novembre.