Les miraculés de l'accident d'un avion brisé en trois à l'atterrissage lundi sur l'île colombienne de San Andres, parmi eux vingt étrangers, ont commencé mardi à quitter l'île tandis que l'enquête débutait pour déterminer les causes de la catastrophe.

Deux Colombiennes, dont une fillette de onze ans grièvement blessée et une femme de 58 ans, un Français et deux Allemands avaient été rapatriés à Bogota dès lundi soir, selon des informations diffusées par le ministère colombien des Transports et les ambassades de France et d'Allemagne.

Mardi, deux avions de type Hercules assuraient une liaison entre l'île de San Andres et Barranquilla, un port du nord de la Colombie, d'où les passagers indemnes pourront rentrer chez eux par des vols commerciaux, a annoncé le ministère des Transports dans un communiqué. D'autres vols médicalisés ont en outre quitté l'île dans la journée.

L'accident spectaculaire du Boeing 737-700 de la compagnie colombienne Aires assurant la liaison entre Bogota et San Andres, qui s'est écrasé à l'atterrissage et brisé en trois lundi à 1h49 locales (2h49, heure de Montréal), n'a tué qu'une personne sur les 131 passagers et membres d'équipage qui voyageaient à bord: une femme âgée de 73 ans, qui a succombé à une crise cardiaque après son évacuation.

Le président colombien Juan Manuel Santos a qualifié mardi de «miracle» que le sinistre n'ait pas abouti à une «tragédie», assurant qu'il se rendrait le lendemain sur l'île.

Selon un bilan diffusé par la compagnie Aires, deux personnes, une fillette de onze ans et une femme âgée de 58 ans ont été grièvement blessées.

La fillette a été victime mardi d'une hémorragie cérébrale, selon l'hôpital où elle a été admise. Au total douze personnes étaient hospitalisées dans la capitale, selon la compagnie, qui a indiqué qu'une vingtaine d'autres souffraient encore de blessures et de contusions.

Le ministère des Transports a également précisé que l'aéroport de l'île était rouvert pour les petits appareils, en attendant que l'avion accidenté soit dégagé de la piste, ce qui ne peut être fait tant que la commission d'enquête, à laquelle participent des experts américains, n'aura pas fini son travail.

L'avion, dont les boîtes noires ont déjà été récupérées, s'est écrasé pendant un orage très violent, au point que la foudre associée à un changement brutal de direction du vent (cisaillement) a été évoquée dans un premier temps comme cause possible de l'accident.

Le directeur de l'Association colombienne des contrôleurs aériens, Carlos Arturo Bermudez, a cependant aussi dénoncé mardi des déficiences de l'aéroport de San Andres, notamment sa piste en mauvais état et son radar défectueux.

Il a également évoqué le nombre insuffisant de contrôleurs aériens en Colombie.

Le sous-directeur de l'aviation civile colombienne, le colonel Donald Tascon, a pour sa part souligné les conditions climatiques défavorables, tout en estimant que cela n'impliquait pas que l'avion ne puisse se poser.

«Les conditions n'étaient pas optimum. La visibilité était de 4000 mètres», a-t-il déclaré à Radio Caracol.

Selon un décompte de l'AFP actualisé avec des données de la compagnie Aires, au moins 20 vingt passagers de nationalité étrangère voyageaient à bord de l'avion accidenté: huit Français dont deux enfants, quatre Brésiliens, cinq Américains, un ressortissant du Costa Rica et deux Allemands.