Un avion de ligne reliant Bogota à l'île colombienne de San Andres, dans les Caraïbes, s'est brisé en trois à l'atterrissage, un accident auquel ses 131 occupants sauf un ont survécu «miraculeusement».

L'appareil, un Boeing 737-700 de la compagnie colombienne Aires, qui effectuait une liaison entre Bogota et San Andres, «s'est brisé en trois morceaux» au cours de son atterrissage sur l'aéroport de l'île, alors frappée par un violent orage, selon un communiqué de la police nationale.

À bord du Boeing voyageaient 125 passagers et six membres d'équipage.

Selon un décompte de l'AFP, au moins 16 étrangers voyageaient à bord: quatre Brésiliens, quatre Américains, deux ressortissants du Costa Rica et six Français, dont Virginie Giroux, 28 ans, qui a pu être contactée.

«On a tous eu l'impression que l'avion arrivait très très vite sur la piste», a-t-elle raconté par téléphone.

La passagère, qui enseigne depuis trois ans au lycée français de Pereira, ville du nord-ouest de la Colombie, a précisé que le voyage s'était jusque-là déroulé sans encombre, avec des turbulences seulement quelques instants avant le choc.

«Nous n'avons pas senti le contact avec le sol. On a juste vu tout voler, tout éclater dans l'avion», a-t-elle précisé. Virginie Giroux a été légèrement blessée à l'abdomen et les cinq autres Français à bord seraient seulement légèrement blessés, comme elle, selon l'ambassade de France.

«Le pilote a fait savoir qu'à 80 mètres de la piste, un éclair a frappé l'avion, dont il a ensuite perdu le contrôle», avait pour sa part expliqué le général Orlando Paez Baron, directeur de la sécurité de la police nationale.

Selon des spécialistes aéronautiques, la foudre --en tant que puissance électrique-- ne peut être à elle seule la cause d'un accident d'avion. En revanche, un changement brutal de direction du vent (cisaillement) ou un trou d'air associé à la foudre, se produisant lorsque l'avion est proche du sol, peut entraîner la chute brutale de l'appareil.

«Nous rendons grâce à Dieu pour ce miracle», a déclaré à la presse Pedro Gallardo, le gouverneur de San Andres, une île des Caraïbes située face au Nicaragua.

«L'évacuation des passagers et des membres d'équipage s'est faite en quelques minutes, avec l'aide d'ambulances, de la police et de taxis qui ont participé au transport des blessés au risque de leur vie», a-t-il ajouté.

Selon le gouverneur, parmi les blessés, seuls cinq seraient atteints de  lésions graves, mais tous sont «hors de danger».

Une seule personne est décédée, une femme de 73 ans, qui a péri d'une crise cardiaque après son évacuation.

«L'habileté» du pilote a permis d'«éviter que l'appareil ne sorte de la piste», a déclaré le directeur de la sécurité de la police nationale. «En raison de l'impact, les moteurs de l'avion se sont détachés et il s'est brisé en trois», a-t-il ajouté.

L'aéroport de San Andrés restait fermé lundi soir à 19h (20h, heure de Montréal) faute de pouvoir dégager l'avion de la piste, dans l'attente de l'arrivée de la commission d'enquête colombienne qui va tenter de déterminer les causes de l'accident.

Deux vols spéciaux affrétés pour acheminer vers Bogota neuf des blessés les plus graves avaient cependant été autorisés à décoller.

Le Boeing était parti de Bogota vers 00h07 heure locale (01h07, heure de Montréal), et les conditions de visibilité étaient «réduites» lorsqu'il s'est présenté deux heures plus tard pour atterrir à San Andres, selon le contrôle aérien de l'île.

Des experts de l'aéronautique soulignent qu'il est de la responsabilité des contrôleurs aériens de signaler aux pilotes les phénomènes de cisaillement.