Une douzaine de touristes étrangers, dont 10 Français, ont pu quitter mardi Potosi, au lendemain de la levée des barrages routiers qui ont bloqué pendant 19 jours cette ville du sud bolivien en proie à une grève générale, a-t-on appris de source policière et consulaire.

Les touristes sont partis pour certains vers la ville de Sucre, à 150 km, dans des véhicules affrétés par le consulat de France. D'autres ont repris par leurs propres moyens le cours de leur voyage, vers le proche désert de sel d'Uyuni ou l'Argentine voisine, a-t-on indiqué de source consulaire.

«L'aspect politique étant réglé, les touristes ont pu sortir sans aucun problème», a-t-on précisé de même source.

Une centaine de touristes d'une dizaine de nationalités avaient été retenus ces dernières semaines dans Potosi par une grève qui coupait du reste du pays cette ville de 160 000 habitants. Sporadiquement, et au gré de l'humeur des grévistes tenant les barrages, certains touristes avaient néanmoins pu sortir.

Au terme de négociations entre le comité de grève local et les représentants du gouvernement, un accord a été conclu lundi après des promesses de l'État pour la construction d'un aéroport, la réouverture d'une mine et la construction d'une usine de ciment, des investissements que réclamait cette région pauvre.

Dans la ville de Potosi, où des pénuries étaient sensibles la semaine dernière, les commerces avaient rouvert et les transports fonctionnaient dès lundi soir, selon la police.

Le ministère français des Affaires étrangères qui ces dernières semaines «déconseillait formellement» de voyager dans la zone Potosi-Oruro-Uyuni (sud), devait actualiser son conseil tout en conservant une mise en garde, a-t-on précisé de source consulaire.

«Les mouvements sociaux des derniers jours sont susceptibles de se reproduire au cours des mois qui viennent» dans d'autres régions, a-t-on ajouté, rappelant que les mouvements sociaux en Bolivie «appuient souvent leurs revendications de barrages routiers».