Un ex-candidat à la présidence du Guatemala, Alejandro Giammattei, accusé d'exécutions extrajudiciaires, s'est livré vendredi aux autorités après s'être réfugié pendant plus d'une semaine à l'ambassade du Honduras dans son pays, a constaté un journaliste de l'AFP.

À la demande de la Commission internationale contre l'Impunité au Guatemala (CICIG), un organisme des Nations unies, un tribunal guatémaltèque avait émis mardi des mandats d'arrêt contre 19 ex-fonctionnaires, dont M. Giammattei, accusés de faire partie d'un groupe criminel autonome au sein du ministère de l'Intérieur.

M. Giammattei est sorti, accompagné par des procureurs de la CICIG, puis a été conduit au complexe judiciaire Torre de Tribunales dans le centre de la capitale, pour sa première audition.

Il a dit se considérer comme un «prisonnier politique» et a annoncé entamer une grève de la faim.

M. Giammattei avait été le candidat du parti de la Grande alliance nationale (Gana) à l'élection présidentielle de 2007, remportée par le président actuel, Alvaro Colom.

Il avait dirigé auparavant le Système pénitentiaire national, avec la mission de reprendre le contrôle des prisons du pays, que l'on considérait dirigées par les détenus.

Il avait ainsi mené en 2006 une opération dans un pénitencier au cours de laquelle sept détenus avaient été tués par balles. Cette intervention, qualifiée d'«exécution extrajudiciaire», fait l'objet d'une enquête de la CICIG, créée par l'ONU en décembre 2006.

Parmi les hommes réclamés par la CICIG figurent aussi l'ancien ministre de l'Intérieur Carlos Vielmann (2004-2008), l'ancien directeur de la police Erwin Sperisen et le sous-directeur de la police judiciaire, Javier Figueroa, tous trois à l'étranger.

M. Giammattei s'était réfugié à l'ambassade le jour de l'arrivée à Guatemala du nouveau commissaire de la CICIG, l'ancien procureur général du Costa Rica Francisco Dall'Anese.