Le président Sebastian Pinera, un des plus riches entrepreneurs du Chili avant son élection, a estimé qu'il avait perdu au moins 700 millions de dollars en revendant ses parts de la compagnie aérienne LAN, comme il s'y était engagé en cas d'accession à la présidence.

«Un de mes enfants m'a dit par courriel, qu'avec la vente anticipée de LAN, on avait perdu 700 millions de dollars. Je lui ai dit: «ne soyez pas amers pour autant, parce que je suis heureux de faire ce que je fais»», a déclaré le chef de l'État dans une entrevue jeudi à Radio Agricultura.

Pinera a finalisé, peu après son investiture en mars, la vente des actions de LAN, une des principales compagnies aériennes d'Amérique du Sud, dont il détenait 26%. Le fruit de cette vente l'avait propulsé au 437e rang des fortunes mondiales, avec 2,2 milliards de dollars, selon le magazine américain spécialisé Forbes.

Interrogé pour savoir si ces 700 millions de dollars représentaient ce que lui a coûté à titre personnel l'accession à la présidence, Pinera a répondu: «jusqu'à maintenant».

Pinera, figure de proue du monde des affaires chilien depuis 20 ans, raillé comme un «Berlusconi chilien» par ses adversaires, s'est désengagé de nombre d'intérêts financiers à la suite de son élection, comme il s'y était engagé lors de la campagne, pour éviter d'éventuels conflits d'intérêts.

Sa chaîne de télévision Chilevision, la deuxième du pays derrière la télévision publique TVN, est également en cours de cession, mais le président s'est dit par contre résolu a garder ses parts dans le club de football Colo Colo (1re division), dont il est le premier actionnaire individuel, avec 13% des actions.

«Colo Colo est un petit investissement au sein de mon patrimoine, cela doit représenter moins de 1%, mais pour moi cela a une grande valeur (...) Je ne veux pas vendre Colo Colo», a-t-il réaffirmé.