Un tribunal du Guatemala a lancé des mandats d'arrestation contre un ancien ministre de l'Intérieur ainsi qu'un ex-haut dirigeant de la police pour leur participation présumée aux meurtres de détenus lors d'une évasion et d'un soulèvement dans une prison, a indiqué un employé de la cour, mercredi.

Ainsi, 19 personnes sont visées par les mandats, incluant l'ancien ministre de l'Intérieur, Carlos Vielmann et l'ex-directeur national de la police, Erwin Sperissen, selon l'employé de la cour qui n'a pas voulu être identifié.

Un mandat d'arrestation a également été émis contre l'ancien directeur de prison, Alejandro Giammattei, qui a demandé refuge à l'Ambassade du Honduras vendredi, affirmant qu'il était victime de persécution politique.

Selon certaines informations, MM. Vielmann et Sperissen auraient quitté le Guatemala.

Tous ces anciens représentants de l'État étaient en poste sous l'administration du président Oscar Berger, au pouvoir entre 2004 et 2008.

Le président actuel, Alvaro Colom, a quant à lui qualifié les mandats de «provocation pour casser l'impunité».

Ces anciens représentants de l'État auraient ordonné les meurtres de sept détenus lorsque la police a repris le contrôle de la prison d'État Pavon à la suite d'un soulèvement en 2007. Ils auraient aussi été impliqués dans l'exécution de trois détenus qui ont échappé à l'établissement d'«El Infiernito» en 2005.

L'administration Berger a mis en place des politiques pour sévir contre les crimes violents et les gangs de rue. Mais on ignore, à l'heure actuelle, si les meurtres présumés sont liés à ces politiques.

Lundi, sept des 19 suspects étaient en détention et les enquêteurs ont affirmé que deux d'entre eux étaient des civils. Selon ces enquêteurs, deux anciens policiers et un agent toujours actif se trouvent également derrière les barreaux.

La Commission internationale des Nations unies contre l'impunité au Guatemala, qui est chargée d'enquêter dans de tels cas, a affirmé dans un communiqué de presse que sept des hommes détenus faisaient partie d'une organisation criminelle orchestrée au sein du ministère de l'Intérieur et de la police nationale depuis 2004. L'organisation aurait procédé à des exécutions illégales.

La commission ajoute que l'organisation poursuivait des activités criminelles, incluant des homicides, du blanchiment d'argent, des enlèvements, des extorsions ainsi que des vols.