Une centaine de secouristes tentaient vendredi soir au Chili d'accéder à 34 mineurs, piégés depuis 24 heures par un éboulement à plus de 300 m de profondeur dans une mine du nord du pays, s'accrochant à l'espoir que les hommes aient pu gagner une zone-refuge.

Aucun contact n'avait pu être établi en fin de journée avec les mineurs bloqués dans la mine de San José, exploitée par le groupe chilien San Esteban dans le désert d'Atacama (nord), à 50 km de Copiapo et 800 km de la capitale Santiago.

L'accident, survenu jeudi après-midi selon la direction de la mine, a consisté en un glissement de terrain à 300 m de profondeur, qui a bloqué les mineurs à un niveau inférieur, vers 400 m, selon la gouverneur régionale d'Atacama, Ximena Matas.

Les autorités n'ont fait état d'aucune victime vendredi.

«Des tentatives ont été faites en permanence pour établir des lignes de communication avec les mineurs bloqués et connaître leur état», a indiqué vendredi en fin de journée le gouvernement régional.

Selon le Bureau national des situations d'urgence (Onemi), il existe dans la zone de l'accident «un refuge habilité pour 35 personnes, avec de l'eau, des aliments, des vêtements et de l'oxygène, mais on ne sait pas avec certitude s'ils se trouvent effectivement dans ce lieu».

La ministre du Travail Camila Merino, arrivée sur place dans un avion militaire avec des équipes médicales et des secours, a estimé que le refuge permettrait aux mineurs de tenir 72 heures, s'ils l'ont atteint.

Le lieu de l'accident est situé à 5 km de l'entrée de la mine, dont la rampe principale d'accès, progressant en colimaçon, à été obstruée, a précisé l'Onemi.

Des secouristes spécialisés ont réussi à pénétrer dans la mine en utilisant des circuits de ventilation verticaux, mais leur progression était pénible en raison «de grandes quantités de roche», selon Mme Matas.

Des travaux de renforcement de la rampe principale vendredi devaient permettre de s'approcher des mineurs.

Des familles et des collègues étaient rassemblés depuis la nuit de jeudi près de l'entrée de la mine, dans l'attente de nouvelles, en pleurs, en prières ou en colère.

«J'ai mon fils là-dedans, et on attend qu'on nous dise quelque chose, mais nous ne savons pas dans quel état ils sont», expliquait un père à la télévision chilienne.

Le secrétaire du syndicat de San Esteban, Javier Castillo, a dénoncé sur CNN-Chili «un changement de mode de production depuis 2002, et une surexploitation qui a affaibli le relief» de la mine de San Jose.

Le directeur de la mine, Pedro Simonevic, qui a rencontré les familles, a affirmé que «le site fonctionnait dans les normes», et que l'accident était «imprévisible». Une enquête devra déterminer ses causes, a-t-il dit.

Le désert d'Atacama dans le nord chilien est le site de nombreuses mines, de cuivre en particulier, dont le Chili est le premier producteur mondial, fournissant un tiers de l'offre. Les produits miniers pèsent autour de 60% des exportations du pays sud-américain.

Les accidents miniers y sont peu fréquents en raison de la nature des mines et du niveau de sécurité plutôt bon. Un des derniers accidents notables, un coup de grisou dans une des dernières mines de charbon, avait fait quatre morts et 50 blessés en 2006.