La flambée du prix du blé a donné un coup d'accélérateur aux semailles en Argentine, après l'annonce par la Russie de l'interruption de ses exportations en raison de la canicule, ont indiqué vendredi des professionnels argentins.

En 2010-2011, la surface semée pourrait dépasser les «4 millions d'hectares», soit une hausse de 20% par rapport à 2009-2010, «même si l'incertitude demeure sur la commercialisation», estime la Bourse du Commerce de Rosario, principal port argentin d'exportation de grains.

L'Argentine prévoyait pour 2010 une production de 11 millions de tonnes de blé, dont trois pour l'exportation, mais la présidente argentine Cristina Kirchner a promis davantage jeudi: «nous allons avoir 13 millions de tonnes de blé, à un prix qu'on n'aurait pas imaginé».

La Russie, 3e exportateur mondial de blé, a annoncé jeudi un embargo sur les exportations de blé et les produits dérivés jusqu'à la fin de l'année en raison de la canicule qui provoque l'effondrement de ses récoltes, ce qui a accentué la flambée des cours du blé sur les marchés mondiaux.

«La hausse du prix du blé a renforcé l'intention de compléter les couvertures» d'hectares semés en Argentine, a expliqué la Bourse des Céréales de Buenos Aires dans un communiqué, ajoutant que dans certains cas l'orge a été abandonné au profit du blé.

Le pays sud-américain est le quatrième exportateur de blé au monde et la période de semailles court d'avril à septembre.

Le gouvernement donne la priorité à la consommation interne et n'exporte que l'excédent, en grande partie vers le Brésil.

La campagne 2009-2010 en Argentine avait été très mauvaise en raison de la sécheresse, avec une production de 7,5 millions de tonnes de blé.