Une camionnette piégée a explosé jeudi devant un bâtiment de la police à Ciudad Victoria, capitale de l'État mexicain de Tamaulipas (nord-est), causant des dégâts mais sans faire de victimes dans l'immédiat, a indiqué un porte-parole de la police.

«L'explosion a endommagé deux véhicules de patrouille de la police rurale en stationnement, mais aucune victime n'a été signalée», a déclaré à l'AFP par téléphone le responsable de la sécurité publique à Ciudad Victoria, José Ives Soberon Tijerina.

Le bâtiment visé abrite des bureaux du ministère de la Sécurité publique, de la police rurale et de la police de l'État de Tamaulipas.

La camionnette «était stationnée de façon conforme à l'arrière des bureaux de la police rurale», a expliqué par ailleurs M. Soberon dans un communiqué publié par son cabinet.

Cette explosion est la deuxième du genre enregistrée au Mexique depuis le 15 juillet, quand une voiture piégée avait tué quatre personnes dans une rue du centre de Ciudad Juarez, localité frontalière des États-Unis, théâtre d'affrontements entre les cartels de la drogue qui en ont fait la ville la plus meurtrière du Mexique.

Les pompiers et les services de secours ont été déployés sur le lieu de l'attentat, bouclé par des militaires, ont rapporté les médias locaux.

L'Etat de Tamaulipas, l'un des six Etats mexicains frontaliers des Etats-Unis, est le champ de bataille entre le cartel du Golfe et ses anciens alliés des «Zetas».

Le 28 juin le candidat favori pour l'élection au poste de gouverneur de Tamaulipas, Rodolfo Torre Cantu, avait été tué dans une attaque menée par un commando armé contre son convoi qui se dirigeait vers l'aéroport de Ciudad Victoria, 400 000 habitants, dans une attaque attribuée par le gouvernement aux cartels impliqués dans le trafic de drogue vers les Etats-Unis.

L'élection a eu lieu comme prévu le 4 juillet et a été remportée par le frère de Torre Cantu, qui s'était présenté à sa place.

Plus de 28 000 personnes ont été tuées au Mexique depuis décembre 2006, dans des violences attribuées aux cartel de la drogue, contre lesquels le président Felipe Calderon a lancé une offensive, impliquant notamment le déploiement de 50 000 militaires, surtout dans les Etats frontaliers avec les États-Unis, premier pays consommateur de cocaïne au monde.