Le chanteur Wyclef Jean songe à briguer la présidence en Haïti, mais n'a pas encore pris de décision, a indiqué lundi la famille de l'artiste.

Des rumeurs circulent sur la possibilité que le chanteur d'origine haïtienne entre dans la course présidentielle, depuis sa désignation en 2007 comme «ambassadeur de bonne volonté» par le président René Préval, qui ne peut briguer un autre mandat.

Dans une déclaration transmise par courriel aux médias, lundi, la famille affirme que l'«engagement de Wyclef Jean envers son pays d'origine et la jeunesse haïtienne est sans bornes et qu'il demeurera son principal allié qu'il fasse partie ou pas du gouvernement». Si une décision est prise, les médias en seront immédiatement avertis, a-t-on ajouté.

Wyclef Jean, 37 ans, est né dans les environs de Port-au-Prince mais a quitté le pays le plus pauvre de l'Occident alors qu'il était encore enfant et a grandi dans la banlieue new-yorkaise de Brooklyn.

L'artiste a indiqué récemment, dans une entrevue à l'Associated Press, avoir l'intention de s'impliquer dans l'élection du 28 novembre, mais pas nécessairement en tant que candidat.

Wyclef Jean orchestre la campagne «Face to Face» visant à encourager les jeunes Haïtiens à aller voter et a aidé ces dernières années à recueillir des fonds pour Haïti par l'entremise de sa fondation Yéle Haïti.

La fondation a été largement critiquée à la suite d'allégations sur des irrégularités dans le financement à la suite du séisme du 12 janvier, une enquête ayant indiqué que l'organisme avait payé Wyclef Jean pour une prestation et acheté du temps publicitaire sur un réseau de télévision dont le musicien est copropriétaire.

L'organisation a embauché une nouvelle firme de comptables après la mise au jour de ces allégations.

Wyclef Jean, qui a déjà dit avoir voté pour René Préval en 2006, n'aurait pas le chemin facile en tant que candidat. Les élections haïtiennes, souvent controversées et empreintes de violences, devraient compter des dizaines de candidats, qui ont jusqu'au 7 août pour se manifester.