L'opposant cubain Ariel Sigler, libéré en juin pour des raisons de santé, s'est plaint lundi que le gouvernement de Raul Castro «retarde» la délivrance d'une autorisation à se rendre aux Etats-Unis, a annoncé à l'AFP son frère Juan Francisco Sigler.

L'ancien prisonnier politique, âgé de 46 ans et paraplégique, a hurlé dans un bureau d'émigration des imprécations contre le gouvernement et brandi une pancarte rappelant qu'il était malade et avait besoin de partir pour pouvoir être soigné, a raconté son frère.

Selon Juan Francisco Sigler, son frère avait été informé par le gouvernement qu'il devait se présenter au bureau d'émigration pour retirer l'autorisation de sortie de Cuba demandée il y a 19 jours, mais lorsqu'il est arrivé «on lui a dit qu'on ne pouvait lui remettre d'autorisation de sortie dans un délai inférieur à 30 jours».

«Ariel s'est fâché très fort, il sait qu'on retarde (la délivrance) du permis et qu'il ne peut attendre aussi longtemps», a indiqué par téléphone Juan Francisco, précisant que son frère avait été reconduit à son domicile dans un minibus de la Sécurité.

«Il va mal, il est même devenu aphone tellement il a crié. Il est plus mal chaque jour et ne reçoit pas de soins médicaux», a-t-il poursuivi.

Ariel Sigler a été libéré le 12 juin à la suite d'une médiation de l'église catholique auprès du gouvernement cubain et a reçu huit jours plus tard un visa à titre humanitaire des États-Unis, avant d'entamer les démarches en vue de son départ.

À la suite de ce dialogue historique entre l'Église et le régime cubain, 52 prisonniers politiques condamnés en 2003 ont commencé à être libérés il y a une semaine. Onze anciens détenus se trouvent déjà en Espagne et neuf autres devaient les rejoindre mardi à Madrid.