Le dirigeant cubain Fidel Castro a effectué mardi une nouvelle visite dans un institut de La Havane pour discuter des «dangers d'une nouvelle guerre» au Moyen-Orient, au lendemain de sa première intervention télévisée depuis trois ans, ont rapporté les médias cubains.

Il s'agissait de la deuxième visite du genre en moins d'une semaine de la part de l'ancien président communiste de 83 ans, qui était apparu la veille dans une émission de télévision cubaine pour également discuter de la situation au Moyen Orient.

«Pendant plus d'une heure (mardi), le leader de la révolution cubaine a échangé avec des chercheurs du prestigieux Centre (de Recherches sur l'Economie mondiale) sur les graves dangers d'une nouvelle guerre au Moyen Orient et la terrible menace que représente pour notre espèce la destruction de l'environnement», a rapporté la télévision cubaine.

Le site officiel Cubadebate.cu et la télévision cubaine ont publié des photos de cette visite prises par Alex Castro, fils du «Comandante». Fidel Castro y apparaît vêtu d'une chemise bleue pâle en train de discuter avec des chercheurs du centre autour d'une table de travail.

Fait rare, on peut distinguer sur une photo sa très discrète compagne depuis les années 1960 et mère de cinq de ses fils, Dalia Soto del Valle, 68 ans, assise en retrait à côté de leur fils Antonio, médecin sportif. Le photographe Alex est également issu de cette union.

La veille de cette visite, Fidel Castro avait discuté pendant une heure de la crise liée au programme nucléaire iranien. Il s'agissait de sa première intervention dans un programme cubain depuis trois ans et sa première apparition dans une vidéo depuis un an.

Il n'a pas abordé les événements à Cuba alors que la diffusion en différé de cette émission lundi a coïncidé avec la libération d'un premier groupe de sept opposants et leur départ en Espagne, dans le cadre de la libération progressive de 52 détenus politiques incarcérés depuis 2003.

Des dissidents cubains comme Elizardo Sanchez ou l'ex gréviste de la faim Guillermo Farinas estiment que Castro, qui a cédé le pouvoir il y a quatre ans à son frère Raul, a voulu montrer par cette apparition télévisée qu'il «reste aux commandes» et que la décision de libérer ces prisonniers politiques n'a pu se faire sans son aval.

Le 7 juillet, le père de la Révolution cubaine avait effectué une rarissime sortie publique depuis une grave maladie aux intestins qui l'a éloigné du pouvoir en visitant le Centre national d'investigations scientifiques.

Les autorités avaient rapporté cette visite quelques jours plus tard.

Malgré son retrait du pouvoir, Fidel Castro reste officiellement le Premier secrétaire du Parti communiste et reçoit de temps à autres des personnalités amies dans sa retraite de La Havane.

Il écrit depuis 2007 ses «réflexions» sur l'actualité dans la presse locale.