Le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI, centre gauche), qui a dirigé le Mexique pendant plus de 70 ans, a remporté sept postes de gouverneurs sur 10 dans les États où les résultats officiels ont été annoncés dimanche, une semaine après les élections régionales du 4 juillet.

Le vieux parti historique, qui a dirigé le pays de 1928 à décembre 2000 avant de céder la place au Parti d'action nationale (PAN, conservateur) de l'actuel président Felipe Calderon, reste donc à la tête de 17 des 32 États fédérés du Mexique.

Mais en perdant trois de ses fiefs les plus importants, les États de Sinaloa, Puebla et Oaxaca, le PRI, vainqueur des législatives de 2009 face au PAN, n'a pas réussi le grand chelem espéré lors de cette élection qui faisait figure de test à deux ans de la présidentielle de 2012.

Au total, 14 États mexicains votaient pour le scrutin du 4 juillet, dont 12 pour renouveler leurs gouverneurs.

Outre les sept qu'il a déjà remportés, le PRI est en tête dans deux autres États: Durango, où le décompte n'est pas confirmé, et Veracruz, où une enquête est ouverte sur des accusations de fraude.

Le PAN réclame par ailleurs l'annulation du scrutin dans l'État de Hidalgo.

Le PRI a perdu en revanche les États de Sinaloa (nord-ouest), Puebla (centre) et Oaxaca (sud) face à une alliance inattendue entre le PAN et la principale formation de gauche, le Parti de la révolution démocratique (PRD).

Même s'il conserve les neuf sièges sur 12 qu'il détenait avant le scrutin, cette arithmétique ne peut occulter la perte de trois fiefs historiques, qui ne sont pas compensés en importance par les trois qu'il gagne ailleurs.

Une alliance entre gauche et conservateurs risquerait de modifier les perspectives de la présidentielle de 2012, pour laquelle le PRI était jusqu'à présent favori, relevait au lendemain du scrutin l'analyste politique Francis Abundis.

L'équipe de M. Calderon a fait valoir que les électeurs n'ont pas suivi l'opposition dans le désaveu de sa politique de lutte contre les cartels de la drogue, contre lesquels il a engagé massivement l'armée. La campagne a notamment été marquée par l'assassinat d'un candidat gouverneur dans le nord-est du pays, attribué aux cartels.