Hector Palacios, l'un des dissidents les plus connus de Cuba, a estimé que la libération de 52 opposants décidée par le régime communiste de La Havane constituait «l'avancée la plus sérieuse de ces 50 dernières années», selon une interview publiée dimanche par El Pais.

«C'est l'avancée la plus sérieuse du gouvernement (cubain, ndlr) de ces 50 dernières années dans la recherche d'une union nationale et cela peut ouvrir une nouvelle étape», a déclaré M. Palacios au journal espagnol.

«Si le gouvernement commence à bouger, ce sera bon pour tout le monde. La première condition pour faire quoi que ce soit, était qu'il n'y ait pas de prisonniers politiques», souligne le leader du mouvement d'opposition «Union libérale de la République de Cuba».

M. Palacios estime que «le gouvernement n'avait pas d'autre choix» que procéder à ces libérations, pour des «raisons politiques, sociales et économiques».

«Le moment est critique et le régime le sait, il faut jeter du lest», estime l'opposant pour qui, «s'ils ne font pas de réforme économique, cette révolution ne durera pas une année de plus».

«L'inefficacité est absolue et il n'y a pas d'incitation à produire. La dette externe est gigantesque et Cuba a besoin de crédits et pour cela elle ne peut avoir de prisonniers politiques», juge le dissident.

M. Palacios est l'un des membres les plus connus du «groupe des 75», des opposants condamnés en 2003 à des peines de 6 à 28 ans de prison. Il avait été libéré en 2007 pour raison de santé.

Les 52 détenus dont La Havane a annoncé la libération graduelle, font partie du même «groupe des 75».

Concernant la position de l'Union européenne (UE) sur Cuba, l'opposant estime qu'il «n'y a aucune raison pour maintenir la position commune».

Le gouvernement socialiste espagnol qui a normalisé en 2007 ses relations avec l'île, milite lui-même pour l'abandon de cette «position commune» européenne qui conditionne depuis 1996 le dialogue entre l'UE et Cuba au respect des droits de l'Homme et aux progrès de la démocratie sur l'île.