L'ex-dictateur argentin Jorge Videla a été accusé lundi à Cordoba d'avoir dirigé «un plan d'extermination d'opposants» pendant la dictature militaire (1976-1983), dont c'est le premier procès depuis 25 ans.

L'ex-dictateur, âgé de 84 ans, a été également accusé, en tant que plus haute autorité du régime mis en place par un coup d'État en 1976, de «tortures aggravées, tortures menant à la mort et homicides caractérisés», au cours de ce procès pour l'exécution de 32 détenus politiques.

«Aucun», a répondu Videla lorsqu'on lui a demandé s'il avait des revenus. Il a rappelé que pendant son premier procès, en 1985, il avait été non seulement condamné à la perpétuité, mais aussi radié de l'armée. «C'est pourquoi, c'est mon épouse qui touche la pension du général Videla», a-t-il dit.

L'ancien dictateur est rejugé pour la première fois depuis sa condamnation à perpétuité en 1985, qui avait été annulée cinq ans plus tard par une grâce du président de l'époque, Carlos Menem.

Videla doit répondre de l'exécution de 32 prisonniers politiques et de l'enlèvement et de la torture de six autres en compagnie de 30 co-inculpés, dont l'ancien général Luciano Menendez, condamné à la prison à perpétuité dans deux autres dossiers.

Une soixantaine de témoins seront entendus au cours de ce procès qui durera jusqu'à la fin de l'année.

Videla, fervent catholique, faisait figure de modéré avant de prendre la tête du putsch du 24 mars 1976 et de diriger le pays jusqu'en 1981. Ces années furent les plus dures du régime, qui est responsable de la disparition de 30.000 personnes, selon les organisations de défense des droits de l'Homme.