Le nouveau procès de l'ex-dictateur argentin Jorge Videla, poursuivi pour l'exécution de 32 détenus politiques dans les mois qui suivirent le coup d'État de 1976, a commencé vendredi à Cordoba, ville du centre de l'Argentine, a constaté un journaliste de l'AFP.

L'ancien dictateur, âgé de 84 ans, s'est présenté devant ses juges en costume-cravate. Il est rejugé pour la première fois depuis sa condamnation à perpétuité en 1985 effacée cinq ans plus tard par une grâce du président de l'époque, Carlos Menem.

Videla doit répondre de l'exécution de 32 prisonniers politiques et l'enlèvement et la torture de six autres en compagnie de 30 co-inculpés, dont l'ancien général Luciano Menendez, condamné à la prison à perpétuité dans deux autres dossiers récemment.

Une soixantaine de témoins seront entendus durant ce procès qui durera jusqu'à la fin de l'année.

Ce fervent catholique faisait figure de général modéré avant de prendre la tête du putsch du 24 mars 1976 et de diriger le pays jusqu'en 1981. Ces années furent les plus dures du régime militaire (1976-1983), qui a fait 30 000 disparus selon les organisations de défense des droits de l'homme.

Les lois d'amnistie ont été annulées par le Parlement en 2003 et la grâce dont avait bénéficié Videla en 1990 a été déclarée anticonstitutionnelle en 2007, une décision confirmée par la Cour suprême en avril.