Le président colombien Alvaro Uribe a exprimé sa «tristesse et son impuissance» en visitant samedi la mine de charbon de San Fernando, dans le nord-ouest de la Colombie, où les secouristes tentaient toujours de retrouver plus de 50 disparus trois jours après un coup de grisou.

Au moins 71 personnes se trouvaient dans la mine au moment de l'explosion mercredi soir, selon l'auxiliaire de secours Zapata de la ville voisine d'Amaraga, et seulement 18 corps ont été récupérés jusqu'ici, d'après John Fredy Rendon, directeur des services de secours (Dapard).

«Je me sens très triste. Nous nous sentons très impuissants en ce moment», a déclaré Uribe aux proches des mineurs ensevelis dans le puits.

«Nous ferons tous les efforts pour que vous ne vous sentiez pas sans protection», a-t-il ajouté.

Pendant ce temps, les secouristes poursuivaient avec précaution leurs recherches sous le regard angoissé des proches de la cinquantaine de mineurs toujours portés disparus, même s'il n'y a plus guère d'espoir de retrouver des survivants.

«On avance très lentement dans la récupération des victimes à cause du danger représenté par la concentration de gaz», a déclaré à l'AFP, Javier Araque, responsable de la santé d'Amaga, ville située à 3 km de la mine.

Walter Restrepo, 31 ans, seul mineur retrouvé vivant mais avec des brûlures sur 30% du corps, se trouvait près de la sortie de la mine au moment de l'explosion, car son tour était terminé.

«J'ai senti une explosion impressionnante. La première chose que j'ai faite c'est de me jeter au sol, mais je n'ai pas perdu connaissance. Je sentais des flammes sur mon corps, des pierres énormes me tombaient dessus. Je ne sais pas comment j'ai pu me sauver», a-t-il raconté à la presse.

Neuf d'entre eux ont été identifiés et remis à leurs familles, avant d'être enterrés lors d'une cérémonie religieuse. Deux autres ont été inhumés samedi.

Carbones San Fernando, l'entreprise exploitant cette mine, est restée muette sur les causes du drame, apparemment lié à une accumulation excessive de gaz.

Bien que la mine soit l'une des plus modernes de cette région, celle-ci ne disposait pas d'un système performant d'évacuation des gaz.