Des parents des victimes du coup de grisou, qui a probablement fait 71 morts jeudi dans le nord-ouest de la Colombie, ont commencé à faire leurs adieux à leurs proches vendredi, alors que la pénible recherche des corps se poursuivait.

En fin de soirée jeudi, quatre corps, sur les 18 déjà récupérés, ont été remis aux familles des mineurs de San Fernando, mine située à côté d'Amaga, à proximité de Medellin (400 km au nord-ouest de Bogota), où environ 600 personnes travaillent à l'extraction de charbon, a-t-on appris auprès d'Auxilio del Socorro Zapata, maire d'Amaga.

Puis vendredi à la mi-journée des centaines d'habitants de cette localité enclavée dans les montagnes du département d'Antioquia ont célébré les premières funérailles depuis la catastrophe, sous une pluie battante, face à neuf cercueils, où se trouvaient les premières victimes identifiées du drame.

Cependant, les recherches pour retrouver la cinquantaine de mineurs encore portés disparus se sont poursuivies sans succès.

«Nous avons repris dans la nuit de jeudi à vendredi mais nous avançons lentement, de manière intermittente, en raison des conditions de sécurité, a expliqué à l'AFP Byron Restrepo, chargé des secouristes déployés à Amaga par l'Institut colombien de géologie et des mines (Ingeominas).

Les recherches dans la mine, en partie effondrée à la suite de l'explosion, avaient été suspendues jeudi à 17h30 (heure locale) en raison de la tombée de la nuit et des risques dus à la présence de gaz.

Elles ont repris vendredi à 6h00. Selon M. Restrepo, elles sont lentes «en raison de la forte concentration de gaz, qui peut provoquer à tout moment une nouvelle explosion».

Autour de la mine, des proches angoissés restaient dans l'attente, avec la conviction toutefois que les disparus «sont tous morts», selon certains.

«Au moment de l'explosion dans la mine il y avait 71 mineurs et nous enquêtons encore sur la présence d'un autre employé», a aussi précisé à l'AFP Auxilio del Socorro Zapata.

Mais la récupération et la remise des corps n'avait pas progressé vendredi à la mi-journée, en raison de la présence de gaz toxiques et du difficile travail d'identification des médecins légistes, confrontés à des corps souvent calcinés.

«La plupart sont méconnaissables et il a fallu demander l'aide des familles pour l'identification, à partir de tatouages, cicatrices, photographies» explique le responsable de la Santé d'Amaga, Javier Araque.

Carbones San Fernando, l'entreprise exploitant cette mine, est restée muette sur les causes du drame de mercredi soir, apparemment lié à une accumulation excessive de gaz.

Bien que la mine soit l'une des plus modernes de cette région, selon le vice-président du conseil municipal d'Amaga, Eduardo Acevedo, celle-ci ne disposait pas d'un système performant d'évacuation des gaz.

Les mineurs d'Amaga, ville de 27 000 habitants dont près de 60% se consacrent au travail de la mine, n'ent sont pas à leur premier drame. Le 14 juillet 1977, 86 d'entre eux ont péri dans des circonstances similaires, selon M. Acevedo. En 2008, cinq autres sont morts à la suite d'une inondation.