Le président du Venezuela, Hugo Chavez, a prolongé de deux mois «l'état d'urgence» décrété en février pour faire face à une crise énergétique sans précédent attribuée à la sécheresse, en dépit de l'arrivée de la saison des pluies, rapporte mardi la Gazette officielle.

Le gouvernement socialiste peut ainsi faire appel à des fournisseurs sans appel d'offres et prolonger son plan d'économie d'énergie, qui comprend des réductions d'approvisionnement pour l'industrie et les centres commerciaux ainsi que des coupures de courant dans tout le pays, sauf Caracas.

Les entreprises ou les particuliers qui ne diminuent pas leur consommation sont en outre passibles d'amende.

Le président Chavez avait annoncé un léger assouplissement du dispositif il y a deux semaines, avec la suppression des coupures de courant les week-ends et jours fériés, conséquence de l'amélioration des réserves d'eau du barrage hydro-électrique du Guri (sud), responsable de 73% de la production électrique.

Le gouvernement attribue en effet cette crise à une sécheresse historique qui a réduit les réserves de ce barrage, mais experts et opposition dénoncent un manque d'investissement et de maintenance.

Pour éviter une nouvelle crise, le gouvernement veut augmenter la production thermo-électrique de 5 900 megawatts (Mw) d'ici la fin d'année, soit une hausse de 35% par rapport à la production actuelle (16 500 Mw), inférieure de 1.000 Mw à la demande. Nombre d'experts doutent cependant du calendrier avancé.