La guérilla colombienne des Farc a diffusé dimanche soir des preuves de vie de cinq de ses otages dits «politiques», dont certains demandent au gouvernement et aux candidats à la présidence de négocier leur libération.

Ces preuves de vie - sous forme d'enregistrements vidéo ou sonores notamment - ont été diffusées dimanche soir par la radio et la télévision après avoir été remises à une sénatrice d'opposition, Piedad Cordoba (Parti libéral).

Dans ces documents plusieurs otages demandent au gouvernement et aux candidats à la présidentielle, dont le deuxième tour est prévu le 20 juin, d'accepter une négociation pour qu'ils soient libérés.

«Chaque jour je prie pour que Dieu donne la sagesse et la clarté d'esprit au président (Alvaro Uribe, ndlr) et aux Farc pour qu'ils soient raisonnables et parviennent à un accord qui permette notre liberté», déclare notamment le major de police Elkin Hernández, dans un document sonore diffusé par la radio RCN.

Cet otage enlevé le 14 octobre 1998, il y a plus de onze ans, espère aussi que le prochain président élu par le peuple colombien soit un «homme ayant leadership et intelligence et qu'il lutte avec les armes de l'esprit».

Des preuves de vie de quatre autres otages - Libio Martinez, Luis Erazo, Alvaro Moreno et Yesid Duarte - ont été divulguées.

Sur ce sujet, les deux candidats en lice pour l'élection présidentielle ont toutefois assuré qu'ils refusaient les bases d'une négociation, telle qu'elle est posée par la guérilla, qui souhaite échanger ses otages «politiques» contre quelque 500 de ses combattants emprisonnés.

L'ex-ministre de la Défense Juan-Manuel Santos, candidat du Parti social d'union nationale (Partido de la U, droite) a écarté cette option, de même que son rival du Parti vert, l'ex-maire de Bogota Antanas Mockus.

Selon des données officielles, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes) détiendraient encore 22 policiers et militaires, qu'elles qualifient d'«otages politiques».

Elles ont revendiqué dimanche l'enlèvement d'un autre militaire, fin mai lors de combats dans le sud du pays, un rapt, qui, s'il était confirmé, porterait à 23 le nombre d'otages dits politiques en son pouvoir.

Un nombre indéterminé d'anonymes serait en outre encore entre les mains de la guérilla, aux fins de rançons.

Les Farc, fondées en 1964, compteraient encore entre 7.500 et 10.000 combattants, selon les estimations, et seraient actives sur environ 50% du territoire colombien.