Le candidat à la présidence colombienne Antanas Mockus a clôturé dimanche sa campagne devant des milliers de personnes rassemblées sur une place historique de Bogota, qui scandaient à l'unisson «fini la peur» appelant au retour de l'«espoir», l'«éducation» et la «confiance».

Antanas Mockus, ancien maire de Bogota et candidat du Parti vert au coude à coude dans les sondages avec l'ex-ministre de la Défense Juan-Manuel Santos (Partido de la U, droite), a remercié ses partisans, rassemblés Place Bolivar, entre le Congrès et le palais de justice.

Huit jours avant le premier tour de la présidentielle, le 30 mai, il a confié à ses sympathisants qu'enfant, son nom d'origine lituanienne lui valait des moqueries, et qu'il n'imaginait pas alors le mouvement qu'il incarnerait, avant de reprendre le slogan de sa campagne: «Fini la peur! Fini la peur!».

Entouré de deux autres ex-maires de Bogota, Enrique Penalosa et Luis Eduardo Garzon, il s'est présenté devant ses sympathisants en jean et sweat-shirt vert, un grand tournesol à la main, symbole de sa campagne.

«Il est temps que nous changions les choses. La fin ne peut plus justifier les moyens», a expliqué à l'AFP German Cardona, 30 ans, l'un des bogotains rassemblés sur cette place, pour beaucoup ruisselant d'eau après des heures d'averse et d'attente du candidat.

«J'ai voté à deux reprises pour Alvaro Uribe (le président sortant) il a fait du bon travail, mais pour parvenir à ses fins (la lutte contre la guérilla) il a écrasé beaucoup de droits et de vies», a-t-il accusé.

Antanas Mockus, qui avait moins de 10% des intentions de vote au début du mois de mars, a créé la surprise dans cette campagne où beaucoup donnaient d'avance gagnant Juan-Manuel Santos.

Prônant le retour de la morale dans une société colombienne gangrenée, selon lui, par la culture du narcotrafic, la violence et la corruption, il est passé premier dans les enquêtes d'opinion fin avril.

Selon un sondage Ipsos Napoleon Franco publié samedi, M. Santos obtiendrait 34% des intentions de vote, contre 32% à M. Mockus lors du premier tour, auquel se présentent neuf candidats. Sa marge d'erreur est de 2,8%. Au second tour, le 20 juin, M. Mockus l'emporterait avec 45% des voix contre 40% pour M. Santos.