Un tribunal chilien a ordonné le retour en détention provisoire du Pakistanais, placé en liberté conditionnelle le week-end dernier après son arrestation le 10 mai à l'ambassade des États-Unis avec des traces d'explosifs, a-t-on appris samedi de source judiciaire.

Quelques minutes après, Mahuhannas Saif ur Rehnab Khan, 28 ans, s'est «livré à la justice et il a déjà été transféré à la prison de haute sécurité de Santiago», a déclaré à l'AFP une source judiciaire, qui a requis l'anonymat.

Sa détention préventive peut durer jusqu'à 120 jours, soit le temps dévolu à l'enquête.

«La cour a estimé que la liberté de ce citoyen pakistanais représentait un danger pour la sécurité de la société. Il a été établi lors de l'audience qu'il portait des explosifs très puissants sans posséder les autorisations requises», a déclaré à la presse le juge de la Cour d'Appel de Santiago, Lamberto Cisternas.

La sécurité de l'ambassade avait détecté des traces d'un explosif dérivé du TNT sur les mains et les objets personnels de Mauhannas Saif ur Rehnab Khan, un diagnostic confirmé par les analyses de la police chilienne.

Le jeune Pakistanais avait été inculpé cinq jours plus tard de possession illégale d'explosifs en infraction à la législation chilienne sur les armes mais avait été remis en liberté. Il restait toutefois sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le pays.

Saif ur Renhab ne cesse cependant de clamer son innocence et l'entreprise sous-traitante chargée de la sécurité à l'ambassade des Etats-Unis a été mise en cause par l'opposition.

La Cour d'appel a ainsi suivi les réquisitions du Parquet qui avait déposé un recours contre la remise en liberté conditionnelle du Pakistanais. Le ministère de l'Intérieur avait soutenu cet appel.

«Les explosifs se trouvaient dans ses vêtements et sa mallette. En outre, la peine encourue est relativement forte et aucun élément n'a permis d'établir son enracinement social ni d'éclaircir les raisons de son séjour au Chili», a soutenu le juge Cisternas.

Le jeune homme, réceptionniste stagiaire dans un hôtel de Santiago depuis trois mois, avait déjà été placé cinq jours en garde à vue en vertu de la loi antiterroriste.

Des politiques et l'instance chilienne de défense des droits des détenus avaient jugé «arbitraire» sa détention prolongée.

Son arrestation a eu lieu une semaine après celle à New York d'un Pakistanais naturalisé américain, Faisal Shahzad, soupçonné d'être l'auteur de l'attentat manqué à la voiture piégée du 1er mai à Times Square.