Keiko Fujimori, la fille du président péruvien Alberto Fujimori emprisonné pour violations des droits de l'Homme, a lancé mercredi soir la formation «Fuerza 2011», un front de «fujimoristes» pour l'élection présidentielle de 2011.

Actuellement députée, cette jeune femme de 34 ans est pressentie comme candidate, et promet de faire libérer son père, victime selon elle d'une «vengeance de ses ennemis politiques».

Keiko apparaît en deuxième position dans les sondages sur le premier tour du scrutin d'avril 2011, à deux points du favori, le maire de Lima, Luis Castaneda, crédité d'environ 20% des intentions de vote.

Elle a par ailleurs annoncé que sa formation participerait aux élections municipales et régionales test d'octobre 2010.

«Fuerza 2011», dont le symbole est un «K», regroupe quatre mouvements de tendance «fujimoriste»: Cambio 90 (Changement 90), Nueva Mayoria (Nouvelle Majorité), Vamos Vecinos (Allons habitants) y Si Cumple (Si, il tient ses promesses).

Alberto Fujimori, président de 1990 à 2000, a été condamné en 2009 à 25 ans de prison pour avoir commandité l'assassinat de 25 personnes par des escadrons de la mort pendant les années de plomb.

Le conflit entre l'État et les guérillas d'extrême gauche a fait environ 70.000 morts depuis 1980.

Malgré ses dérives autocratiques, des affaires de corruption et des condamnations pour violations des droits de l'Homme, le courant de Fujimori a gardé des nostalgiques au Pérou, où beaucoup lui font encore crédit d'avoir vaincu les guérillas et stabilisé l'économie dans les années 90.