Une cyberjournaliste de l'opposition cubaine, Dania Virgen Garcia, a été arrêtée et condamnée à un an et huit mois de prison, officiellement pour une dispute familiale, mais qui pourrait avoir été causée par les opinions de l'intéressée, a affirmé jeudi à l'AFP un groupe dissident.

Mme Virgen Garcia, 43 ans, a été «sommairement» jugée et condamnée le 23 avril pour «mauvais traitement» et «abus d'autorité», quelques jours après son arrestation pour avoir officiellement frappé sa fille de 23 ans, a déclaré à l'AFP Elizardo Sanchez, porte-parole de la Commission cubaine pour les droits de l'Homme, une organisation illégale mais tolérée par le pouvoir communiste.

La Commission mène une enquête pour déterminer si cette affaire est un cas de «répression politique» contre Mme Virgen Garcia qui a récemment participé, en guise de soutien, à des manifestations des «Dames en blanc», épouses ou mères de prisonniers politiques cubains, selon M. Sanchez.

«J'ai parlé avec sa fille qui m'a dit être contente que sa mère soit en prison pour voir si elle allait changer sa façon de penser. La fille est soutenue par les CDR (Comité de défense de la Révolution)» et le chef du commissariat de police de son quartier, a affirmé M. Sanchez.

Il était impossible de joindre la fille de l'opposante. Quant aux autorités, elles ne communiquent pas avec la presse sur ce genre d'affaires.

Mme Virgen Garcia collabore avec les sites Internet d'opposition Primavera Digital et CubaNet.org et tient un blog (daniavirgengarcia.blogspot.com) notamment lié à un groupe anticastriste radical de Miami (Floride, États-Unis).

Le gouvernement de Raul Castro accuse les opposants d'être des mercenaires à la solde de Washington, qui impose depuis 48 ans un embargo contre Cuba. La situation est particulièrement tendue sur l'île communiste depuis la mort le 23 février du prisonnier politique Orlando Zapata, 42 ans, des suites d'une grève de la faim de deux mois et demi.