Les «Dames en blanc», épouses et mères de prisonniers politiques cubains, ont dénoncé dimanche l'interruption d'une de leurs marches de protestation par la police qui les a reconduites de force chez elles, parce qu'elles n'auraient pas respecté certaines restrictions.

«Nous allons poursuivre notre combat de façon pacifique parce que les rues de Cuba appartiennent à tous les Cubains et nous avons tous le droit de marcher librement où l'on veut», a dit à l'AFP Bertha Soler, membre du groupe.

Il y a deux semaines, un membre de la Sécurité de l'État a fait savoir aux «Dames en blanc» qu'elles devaient demander une autorisation à la police avec 72 heures d'anticipation pour pouvoir manifester après leur messe dominicale à l'église de Santa Rica, a précisé Mme Soler.

Samedi, il s'est rendu chez Laura Pollan, leader du groupe, pour annoncer que les «Dames en blanc» ne pourraient pas défiler le lendemain parce qu'elles n'en avaient pas demandé l'autorisation.

Les autorités cubaines nient détenir des prisonniers politiques, affirmant qu'il s'agit de «mercenaires» à la solde des Etats-Unis qui imposent depuis 48 ans un embargo à l'île.

Selon Mme Soler, des policiers se sont postés dimanche devant l'église pour empêcher des femmes de s'y rendre. Cinq auraient assisté à la messe, avant d'essayer de défiler et être forcées de monter dans un autocar pour les ramener chez elles.

Les «Dames en blanc» avaient organisé en mars sept jours de marches de protestation pour marquer le 7e anniversaire de l'arrestation de leurs proches faisant partie d'un groupe de 75 opposants arrêtés en mars 2003, et dont 53 restent sous les verrous.

Les marches avaient été tantôt dispersées, tantôt perturbées par des contre-manifestations du pouvoir communiste.

Elles s'étaient déroulées dans un climat tendu par la mort le 23 février du prisonnier politique Orlando Zapata des suites d'une grève de la faim de deux mois et demi. Un autre dissident, Guillermo Farinas, avait entamé le lendemain du décès une grève de la faim qui dure depuis un mois et demi.