Le dissident cubain Guillermo Farinas, hospitalisé pour une grève de la faim et de la soif d'un mois, «va très mal» et pourrait être victime à tout moment d'un «choc septique» en raison d'une infection due à un staphylocoque, a affirmé dimanche à l'AFP sa mère.

«Mon fils risque de souffrir d'une complication importante mettant en danger sa vie. Il va très mal et pourrait subir un choc septique. C'est très grave car ses défenses immunitaires sont très faibles», a déclaré par téléphone Alicia Hernandez, une infirmière retraitée qui rend tous les jours visite à son fils hospitalisé depuis le 11 mars dans sa ville de Santa Clara (270 km à l'est de La Havane).Les médecins font, selon cette femme de 75 ans, «tout ce qu'ils peuvent» pour son fils âgé de 48 ans, «lui donnant des antibiotiques pour combattre une infection due à un staphylocoque doré», qui peut causer une septicémie chez des sujets affaiblis.

Guillermo Farinas, un cyberjournaliste et psychologue, a entamé sa grève de la faim au lendemain de la mort controversée, le 23 février, du prisonnier politique Orlando Zapata, 42 ans, des suites d'une grève de la faim de plus de deux mois.

M. Farinas, un ancien militaire d'élite qui est alimenté par voie intraveineuse à l'hôpital, réclame la libération de 26 prisonniers politiques malades.

Les autorités cubaines ont qualifié de «chantage» la démarche du dissident, le prévenant qu'il porterait seul «l'entière responsabilité» de sa mort éventuelle.

Le président américain Barack Obama a récemment appelé le régime cubain à libérer tous les prisonniers politiques, au nombre de 200 selon la dissidence.

Le gouvernement de Raul Castro nie détenir des prisonniers politiques, affirmant qu'il s'agit de «mercenaires» à la solde des États-Unis qui imposent depuis 48 ans un embargo contre Cuba.