Le militant cubain Guillermo Farinas se trouvait toujours dans l'unité des soins intensifs de l'hôpital de Santa Clara (centre) vendredi, 24 heures après son admission due à une grève de la faim et de la soif qu'il refuse d'abandonner, ont affirmé à l'AFP ses proches.

«Farinas se trouve toujours dans l'unité des soins intensifs de l'hôpital provincial et l'information que nous avons est qu'il n'a depuis pas uriné. Cela nous inquiète même s'il n'y a pas de confirmation de complication rénale», a déclaré par téléphone à l'AFP la «porte-parole» du gréviste, Licet Zamora.

Le cyberjournaliste de 48 ans, qui réclame la libération de 26 prisonniers politiques malades, avait été transporté jeudi inconscient à l'hôpital après 15 jours de grève de la faim et de la soif. Son état avait alors été jugé «grave» par les médecins.

«Ils tentent de le réhydrater par voie intraveineuse», a précisé Mme Zamora, ajoutant que son état était «stable» et qu'il était conscient.

«Il m'a dit qu'il se sentait très fatigué mais qu'il maintenait sa position de continuer sa grève», a pour sa part déclaré à l'AFP la mère de l'opposant, Alicia Hernandez, une infirmière retraitée.

Ce docteur en psychologie et ancien militaire d'élite a entamé son 23e jeûne depuis 1995 peu après la mort controversée le 23 février du prisonnier politique Orlando Zapata des suites d'une grève de la faim de deux mois et demi.

Cette affaire a suscité la consternation en Europe et aux États-Unis qui ont réclamé la libération de tous les prisonniers politiques cubains, au nombre de 200 selon la dissidence.

Le Parlement européen a également condamné jeudi la mort jugée «évitable» de Zapata, 42 ans, ce qui a suscité l'ire de Cuba jugeant «offensante» et «discriminatoire» cette résolution européenne.

Le gouvernement de Raul Castro nie détenir des prisonniers politiques, affirmant qu'il s'agit de «mercenaires» à la solde des États-Unis qui imposent depuis 48 ans un embargo contre l'île communiste.