Le ministère espagnol des Affaires étrangères a confirmé mardi avoir proposé au dissident cubain en grève de la faim et de la soif, Guillermo Fariñas, de s'exiler en Espagne, une offre refusée par ce dernier.

«Des membres de l'ambassade» d'Espagne à La Havane «lui ont rendu visite plusieurs fois et lui ont fait part de cette possibilité, qu'il abandonne sa grève, et ils lui ont proposé de s'exiler en Espagne, ce qu'il a refusé», a indiqué à l'AFP une source diplomatique espagnole.

Guillermo Fariñas, 48 ans, en grève de la faim et de la soif depuis treize jours à son domicile de Santa Clara (centre de Cuba), avait affirmé lundi à l'AFP avoir refusé une offre de s'exiler en Espagne transmise par un diplomate de ce pays à la demande de La Havane.

«J'ai refusé, lui expliquant que jamais je n'ai voulu m'exiler, que mon but est d'obtenir la remise en liberté de 26 frères» prisonniers politiques en mauvais état de santé, avait-t-il indiqué, ajoutant avoir demandé à Madrid «d'offrir plutôt l'asile» à ces détenus malades.

M. Fariñas a entamé sa grève de la faim et de la soif au lendemain de la mort le 23 février du prisonnier politique Orlando Zapata, 42 ans, des suites d'un jeûne de protestation similaire.

Le gouvernement cubain de Raul Castro, par la voix de l'organe officiel du Parti communiste Granma, a affirmé lundi que M. Fariñas, «un agent» selon lui «au service des États-Unis», portait l'«entière et unique responsabilité des conséquences» de son jeûne.

Le ministère espagnol des Affaires étrangères à l'intention de faire part cette semaine aux autorités cubaines de son «inquiétude au sujet de l'état de santé» de Guillermo Fariñas, selon la source diplomatique consultée par l'AFP.