Depuis le début de l'année, les tremblements de terre majeurs semblent se succéder. Il y a évidemment eu celui qui a dévasté Haïti en janvier, mais aussi le séisme de magnitude 7,2 qui a frappé les îles Ryukyu le 26 février, puis celui de 8,8 enregistré le lendemain au Chili. La fin du monde serait-elle à nos portes?

«Pas du tout, répond le sismologue Reynald Du Berger. Il n'y a pas plus de tremblements de terre qu'à la normale. La seule différence, c'est que les plus récents se sont produits près de centres urbains. Ils ont donc fait plus de victimes et ont été plus médiatisés.»

 

«Récemment, il y a eu un très gros tremblement de terre à l'île Macquarie (au sud-ouest de l'océan Pacifique). Personne n'en a parlé parce que ça n'a dérangé personne, sauf quelques manchots», illustre le sismologue.

En fait, bon an, mal an depuis 1900, les sismologues répertorient en moyenne 17 tremblements de terre majeurs de magnitude 7 chaque année, et au moins 1 séisme violent de magnitude 8 ou plus.

Selon le US Geological Survey (USGS), organisme gouvernemental américain chargé de surveiller l'activité sismique mondiale, la terre tremblerait d'ailleurs jusqu'à 500 000 fois par année. De ce nombre, seulement 100 000 séismes peuvent être ressentis par l'humain, et 100 provoquent des dommages. Mais la multiplication des stations sismologiques permet de mieux faire connaître chacune des manifestations. En 1931, seulement 350 stations rudimentaires étaient en exploitation dans le monde; on en compte aujourd'hui plus de 8000, qui transmettent instantanément les données qu'elles captent par satellite. «Cette augmentation du nombre de stations permet (aux sismologues) de localiser plus rapidement les séismes et de détecter des tremblements de terre qui n'auraient pas été répertoriés il y a quelques années», affirme USGS sur son site internet.

«Le National Earthquake Information Center localise environ 20 000 tremblements de terre par année (aux États-Unis), soit environ 50 par jour. Grâce aux améliorations dans les télécommunications et à l'intérêt grandissant pour la cause environnementale et les désastres naturels, le public est plus conscient de l'existence de ces tremblements de terre», ajoute le USGS.