L'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty international a demandé au gouvernement colombien de respecter ses peuples indigènes, encore «victimes d'homicides, d'enlèvements et de disparitions forcées».

«Les indigènes sont de plus en victimes d'attaques en Colombie», a dénoncé dans un communiqué Marcelo Pollack, spécialiste de la Colombie au sein de l'organisation de défense des droits de l'Homme, qui doit présenter mardi à Londres un rapport sur ce sujet.

«On les tue et on les menace, on les oblige à prendre part au conflit armé et on les chasse de leurs terres», a-t-il ajouté: «Il est temps que le gouvernement colombien assume sérieusement ses obligations et agisse immédiatement pour protéger les peuples indigènes».

L'ONG de défense des droits de l'Homme, rappelle que plus de 1 400 indigènes ont été tués entre 2002 et 2009, des chiffres de l'Organisation nationale des indigènes de Colombie.

«Les homicides, les enlèvements, les disparitions, menaces et déplacements forcés continuent à faire des ravages dans les communautés indiennes de Colombie», ajoute encore Amnesty dans son rapport intitulé «Lutte pour la survie et la dignité; abus contre les droits de l'Homme des peuples indigènes en Colombie».

L'ONG rappelle que les indiens vivent dans des zones où l'activité militaire est intense et les richesses pétrolière et minière importantes.

Amnesty demande enfin à la guérilla de cesser de recruter des mineurs parmi ces communautés et de renoncer à l'usage de mines antipersonnel.

«Si les autorités n'agissent pas rapidement pour protéger les peuples indigènes de Colombie, il y a un risque réel que beaucoup disparaissent», a encore déclaré Marcelo Pollack.

Les Awa, a encore noté Amnesty international, sont les plus menacés, alors que 27 homicides commis en 2009 ont touché cette communauté.

Les indigènes, qui représentent 3% des 46 millions de Colombiens, revendiquent leur neutralité dans le conflit colombien, impliquant guérillas, armée, groupes paramilitaires et narcotrafiquants.

Ils sont régulièrement déplacés par l'un de ces groupes cherchant à contrôler leurs terres.