Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, qui ne peut briguer un troisième mandat à la présidentielle d'octobre, a endossé officiellement samedi la candidature de Dilma Rousseff, une ex-guérillera de 62 ans à la réputation de «dame de fer».

La candidature de Mme Rousseff a été proposée lors du IVe Congrès du Parti des Travailleurs (PT) à Brasilia auquel participent le président Lula et une dizaine de ministres comme celui de l'Economie, Guido Mantega, ou des Affaires étrangères, Celso Amorim.

«Sur décision unanime du congrès du PT, je déclare Dilma Rousseff candidate à la présidence de la République», a déclaré le dirigeant du parti, José Eduardo Dutra, sous de forts applaudissements, après un vote des quelque 1400 délégués du parti.

La prochaine Convention nationale du PT - d'ici à juin au plus tard - devra encore ratifier ce choix mais il s'agit d'une simple formalité.

Economiste de formation, Dilma Rousseff est actuellement chef du cabinet ministériel de Lula, une sorte de Premier ministre. Née le 18 décembre 1947 dans l'extrême sud du Brésil, Dilma Rousseff a activement milité dans sa jeunesse dans les mouvements de lutte armée, en pleine dictature militaire.

Cette femme encore largement inconnue a progressé dans les sondages récents, et obtiendrait entre 20 à 28% des intentions de vote mais serait encore devancée par le candidat de l'opposition sociale-démocrate.

«Je n'ai jamais pensé que la vie me placerait devant un tel défi, mais j'y fais face avec humilité, sérénité et confiance», a déclaré Dilma Rousseff.

La Constitution interdit à Lula, qui achève à la fin de l'année son second mandat de quatre ans, de se représenter à l'élection présidentielle.

Celle qui hérite de la lourde responsabilité de succéder au président le plus populaire de l'histoire du Brésil a prononcé un discours modéré où elle a souligné l'importance des alliances avec d'autres partis - allant de la gauche à la droite - pour remporter l'élection.

«Je fais partie d'un gouvernement de coalition et je veux former un gouvernement de coalition», a déclaré Mme Rousseff qui a insisté sur le fait qu'elle poursuivrait les programmes sociaux ayant marqué la gestion de Lula.

Le président Lula a souligné lui aussi l'importance des alliances pour gouverner, une stratégie critiquée par l'aile radicale du PT qui a fini par rompre avec le président pour fonder le PSOL (extrême gauche).

«Dilma (Rousseff) est la candidate du principal parti de gauche d'Amérique latine, le PT. Mais elle est aussi candidate d'une coalition très ample et puissante qui va l'aider à gouverner. Je veux qu'elle fasse un premier mandat extraordinaire et gagne l'autorité politique pour en faire un second», a affirmé Lula.

Faire de Mme Rousseff la prochaine présidente du Brésil, a ajouté Lula est «l'une des choses les plus importantes de mon gouvernement, parce qu'un bon gouvernement doit conduire son successeur à la victoire».

Depuis 2007, Lula présente Dilma comme la «mère du PAC», le programme d'accélération de la croissance qui finance de gigantesques investissements dans les infrastructures du pays. Et, dans l'espoir de lui transmettre une part de sa popularité qui culmine à plus de 80%, c'est en sa compagnie qu'il inaugure tous les grands travaux.