Le renforcement des contrôles argentins sur les bateaux se rendant aux Malouines vise à compliquer l'exploitation pétrolière autorisée par la Grande-Bretagne au large de l'archipel, objet d'une guerre entre les deux pays en 1982, a déclaré mercredi un responsable argentin.

La présidente argentine Cristina Kirchner a signé mardi un décret établissant que tout bateau souhaitant traverser les eaux argentines pour se rendre dans cet archipel du fin fond de l'Atlantique sud devrait demander un permis à Buenos Aires.

«Plus ils devront aller loin pour chercher leurs approvisionnements, plus ce sera difficile et coûteux», a déclaré mercredi le vice-ministre argentin des Affaires étrangères Victorio Taccetti.

La mesure a été prise en réaction à la décision de Londres d'autoriser le lancement de forages pétroliers au large des Malouines, occupées depuis 1833 par les forces britanniques sous le nom de Falklands, mais toujours revendiquées par l'Argentine en dépit de sa défaite militaire en 1982.

La Grande-Bretagne prétend «exploiter de manière unilatérale et illégitime des ressources naturelles qui appartiennent à la République argentine et l'Argentine doit prendre les mesures adéquates pour défendre ses intérêts et ses droits», a ajouté M. Taccetti au micro de la radio Milenium.

«Les règles en vigueur dans les eaux territoriales argentines relèvent de la compétence des autorités argentines», a déclaré mardi soir le ministère britannique des Affaires étrangères en réaction à la publication du décret signé par Mme Kirchner. «Cela n'affecte pas les eaux territoriales des îles Falkland, qui sont contrôlées par les autorités de l'île», a-t-il ajouté.

La plate-forme Ocean Guardian doit arriver dans les prochains jours aux Malouines, pour effectuer des forages à 160 km au nord de l'archipel pour le compte de l'entreprise britannique Desire Petroleum.

Les eaux locales contiendraient environ 60 milliards de barils de pétrole, selon le quotidien britannique, The Guardian.

La guerre de 1982 avait coûté la vie à 649 soldats argentins et 255 britanniques et entraîné la fin du régime militaire argentin, qui l'avait provoquée.