Cuba souhaite négocier un nouvel accord migratoire avec les États-Unis au cours de leur deuxième série de discussions bilatérales sur ce sujet prévue le 19 février à La Havane, a annoncé jeudi le ministre cubain des Relations extérieures, Bruno Rodriguez.

«Le 19 février aura lieu à La Havane la deuxième série de discussions migratoires entre Cuba et les États-Unis», a déclaré M. Rodriguez à la presse.

«Nous avons proposé aux Américains de mettre au programme la négociation d'un nouvel accord migratoire et la coopération dans la lutte contre le trafic de personnes», a-t-il dit ajoutant ne pas avoir obtenu jusqu'à présent de réponse de Washington.

Des diplomates cubains et américains avaient relancé en juillet à New York les discussions sur les flux migratoires qui étaient interrompues depuis 2003. Ils avaient entamé le même mois à La Havane des négociations sur une reprise du service postal direct suspendu depuis 1963.

Après un premier accord migratoire en 1984, La Havane et Washington avaient signé dix ans plus tard un nouvel accord prévoyant l'octroi chaque année de 20 000 visas américains à des Cubains. Les États-Unis s'étaient également engagés à renvoyer sur l'île tout Cubain intercepté en mer.

Or, les autorités cubaines réclament depuis des années l'abrogation de la «loi d'ajustement» américaine qui donne des avantages - obtention rapide d'un permis de travail - à tout Cubain touchant le sol américain, de façon légale ou non.

Cette loi incite les Cubains, selon La Havane, à risquer leur vie parfois sur des embarcations de fortune pour gagner clandestinement les États-Unis.

Plus d'un million et demi de Cubains vivent à l'étranger, la plupart aux États-Unis, pour des raisons économiques ou politiques.

L'île communiste des frères Raul et Fidel Castro et les États-Unis n'ont plus de relations diplomatiques formelles depuis 1961. Washington maintient par ailleurs depuis 48 ans un embargo commercial et financier contre Cuba.