Le nouveau président du Honduras Porfirio Lobo a prêté serment mercredi, mettant un terme à plusieurs mois de crise politique dans le pays après le coup d'Etat contre l'ancien chef d'Etat Manuel Zelaya. Ce dernier a quitté l'ambassade du Brésil, où il était retranché depuis des mois, et gagné la République dominicaine.

«Nous sommes sortis de la pire crise de l'histoire démocratique du Honduras», a déclaré Porfirio Lobo, à l'issue de la cérémonie d'investiture. «Nous voulons la réconciliation nationale pour aller jusqu'à la nécessaire et indispensable réconciliation avec la communauté internationale».

Quelques heures plus tard, le nouveau président a accompagné l'ancien chef d'Etat Manuel Zelaya de l'ambassade du Brésil à Tegucigalpa jusqu'à l'aéroport, où il a embarqué pour la République dominicaine. Le président dominicain Leonel Fernandez faisait également partie du convoi.

Peu après minuit GMT, l'avion de M. Zelaya s'est posé à l'aéroport militaire de Saint-Domingue. Il a été reçu par cinq ministres ainsi que par les présidents des deux chambres du parlement dominicain, accompagnés d'une escorte militaire.

M. Zelaya voyageait avec son épouse et sa fille.

Déposé par le coup d'Etat du 28 juin, Zelaya était revenu clandestinement au Honduras en septembre, où il avait trouvé refuge à l'ambassade brésilienne. Il s'est considéré comme le président légitime du pays, jusqu'à la fin de son mandat de quatre ans mercredi.

C'est pourtant le conservateur Porfirio Lobo qui a remporté avec une très confortable avance l'élection présidentielle organisée en novembre afin de mettre un terme à la crise ouverte par le coup d'Etat, unanimement condamné par la communauté internationale.

Après avoir échoué à obtenir le retour au pouvoir de Zelaya, les Etats-Unis, principaux partenaires du pays, avaient donné leur aval à l'organisation de l'élection présidentielle prévue bien avant le coup d'Etat, et dont les candidats avaient été désignés l'an dernier lors de primaires.

Un scrutin remporté le 30 novembre par Porfirio «Pepe» Lobo, riche exploitant agricole de 61 ans qui portait les couleurs du Parti national, première formation de l'opposition sous Zelaya.

A Paris, le ministère français des Affaires étrangères a dit espérer «que sous la présidence de Porfirio Lobo le Honduras s'engagerait résolument sur la voie de la réconciliation nationale et du respect des libertés fondamentales».