Le gouvernement de Raul Castro a assuré que Cuba ne «donnait pas refuge» à des terroristes et a réclamé de nouveau son «retrait immédiat» de la «liste noire» américaine des États soutenant le terrorisme international, dans une déclaration parue vendredi.

Des rassemblements d'étudiants et de travailleurs ont par ailleurs été organisés vendredi à La Havane, selon la télévision cubaine, pour dénoncer la mesure américaine «injuste, arbitraire et ayant une motivation politique». Cuba fait partie, avec l'Iran, la Syrie et le Soudan, des États accusés par Washington de soutenir le terrorisme, ce qui a entraîné dimanche son inclusion dans une liste de 14 pays (Liban, Afghanistan, Nigeria, etc.) dont les voyageurs font l'objet de contrôles accrus après une tentative d'attentat sur un vol Amsterdam-Detroit le 25 décembre.

L'île communiste est accusée par Washington de «donner refuge» à des membres de l'organisation basque ETA et des guérillas colombiennes des FARC et de l'ELN, ainsi qu'à «des fugitifs américains dont certains membres de factions extrémistes», avait affirmé à l'AFP un responsable du Département d'État.

Dans une déclaration publiée vendredi par <i>La Presse</i> cubaine, le ministère cubain des Relations extérieures reconnaît que des indépendantistes basques, membres d'ETA, se trouvent «depuis plus d'un quart de siècle sur le territoire cubain», mais «à la demande des gouvernements concernés», notamment espagnol.

«Ils n'ont jamais utilisé notre territoire pour des activités de cette organisation contre l'Espagne ni aucun autre pays», affirme le ministère.

«Concernant les personnes ayant fui la justice américaine, jamais sur notre territoire des terroristes n'ont trouvé refuge ou ne résident», poursuit le ministère, en assurant que seuls «des combattants pour les droits civiques américains» avaient obtenu par le passé «protection et asile politique».

«Il y a également à Cuba des citoyens américains ayant commis des délits, comme des détournements d'avion (nombreux à la fin des années 1960 et au début des années 1970, ndlr), et qui après avoir été jugés et sanctionnés sévèrement ont demandé de rester à Cuba au terme de leur peine», est-il écrit dans le communiqué.

Cuba affirme enfin soutenir le processus de paix en Colombie et avoir déjà accueilli à ce titre «plusieurs cycles de négociations» entre la guérilla marxiste et les autorités colombiennes.

Cuba et les États-Unis, deux pays n'entretenant plus de relations diplomatiques officielles depuis 1961, connaissent de nouvelles tensions depuis quelques mois après avoir donné des signes de détente à l'arrivée de Barack Obama à la Maison-Blanche il y a un an.

Seul pays du continent dirigé par un parti unique (communiste), Cuba est sous embargo américain depuis 1962, mais a néanmoins des vols quotidiens vers la Floride où vivent des exilés cubains.