La justice bolivienne a lancé mercredi un mandat d'arrêt contre l'ex-adversaire malheureux du président socialiste Evo Morales à la présidentielle, Manfred Reyes Villa, qui se cache depuis plusieurs semaines, a annoncé un procureur local, Mauricio Julio Quintana.

Le procureur du parquet de la province de Cochabamba, au coeur du pays andin, veut interroger l'opposant politique, que M. Morales avait menacé d'envoyer en prison, au sujet d'une vente de biens privés présumée frauduleuse, a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse à La Paz.

M. Reyes Villa, qui s'est à plusieurs reprises dit victime d'une «persécution» politico-judiciaire, avait déclaré récemment qu'il pensait passer à la clandestinité. De fait, il est introuvable depuis deux semaines, mais serait resté en Bolivie et entretient des contacts téléphoniques avec certains médias.

«Personne ne s'est présenté à l'unité anticorruption. En conséquence, selon le code de procédure pénale, il convient maintenant d'émettre un mandat d'arrêt pour qu'il comparaisse», a déclaré le procureur Quintana à la presse.

L'épouse de l'ancien candidat de droite est également visée par le mandat.

L'avocat du couple, Daniel Humerez, dénonce un procès «politique», notamment parce que M. Quintana est le neveu du ministre de la présidence, Juan Ramon Quintana, très proche de M. Morales.

«Nous avons demandé la récusation de ce procureur», a affirmé M. Humerez à la presse.

M. Reyes Villa, ancien gouverneur de Cochabamba, avait été battu au premier tour de la présidentielle le 6 décembre avec 26,59% des suffrages, très largement distancé par le président Evo Morales, réélu avec plus de 64% des voix et obtenant la majorité qui lui manquait au Sénat.

Au moins cinq procédures distinctes, judiciaires ou administratives, visent l'homme politique.

Il fait l'objet de trois enquêtes sur sa gestion de gouverneur de Cochabamba.

L'Inspection des Finances le soupçonne du détournement de 2,4 millions de dollars, et a ouvert une enquête sur une dette de son ancien parti, Nouvelle force républicaine, d'un montant de 41.000 dollars.

Il doit aussi être entendu au sujet de la répression meurtrière d'émeutes populaires en 2003.

Il a enfin été accusé par le parti d'Evo Morales de tentative de fraude électorale pendant la campagne.

Pour sa défense, M. Manfred Reyes a porté plainte devant la Commission interaméricaine des droits de l'homme en Bolivie pour persécution politique.

Evo Morales avait dit à la presse étrangère avant le premier tour de la présidentielle, qu'il souhaitait «changer» certaines législations pour envoyer son adversaire en prison.

Le Nigeria va équiper ses aéroports internationaux de scanners corporels

Par AFP

LAGOS - Le Nigeria va équiper ses aéroports internationaux de scanners corporels suite à la tentative d'attentat contre un avion de ligne américain perpétrée par un jeune Nigérian, a annoncé mercredi l'Autorité de l'aviation civile (NCAA) nigériane.

«Le Nigeria va renforcer son système de surveillance sécuritaire avec des scanners corporels intégraux en trois dimensions», a déclaré son directeur général Harold Demuren, lors d'une conférence de presse.

Il a précisé à l'AFP que les aéroports de Lagos (sud, capitale économique), Abuja (centre, capitale fédérale), Kano (nord) et Port-Harcourt (sud) étaient concernés par la mesure.

Le Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab, 23 ans, a tenté le 25 décembre de faire exploser un avion de ligne américain en provenance d'Amsterdam qui s'apprêtait à atterrir à Detroit (nord des États-Unis).

La poudre explosive était cachée le long de sa cuisse, ce qui lui aurait permis de passer les contrôles de l'aéroport d'Amsterdam-Schipol.

Il était arrivé à Amsterdam en provenance de Lagos, qu'il avait quitté le 24 décembre.

M. Demuren a indiqué que les contrôles de sécurité effectués sur le suspect à Lagos n'avaient pas révélé la présence d'explosif.

«Personne ne se servira du Nigeria comme un lieu de transit pour le terrorisme ou la drogue. Nous allons mettre un terme à cela et sommes très sérieux», a-t-il assuré.

Le Nigeria va «immédiatement» se procurer les scanners corporels pour les quatre aéroports internationaux et prévoit d'équiper d'autres de ses aéroport dans un deuxième temps, a précisé le directeur de la NCAA.

Les scanners corporels sont controversés car ils dessinent à l'écran le corps dévêtu.

Les autorités néerlandaises ont annoncé mercredi que de tels équipements seraient utilisés «d'ici à trois semaines» à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol pour contrôler les passagers en partance vers les États-Unis.