Le président cubain Raul Castro a accusé dimanche l'administration américaine de Barack Obama d'avoir dépêché à Cuba un «sous-traitant» américain, arrêté il y a deux semaines, qui distribuait à la dissidence des «moyens de communication sophistiqués».

«L'ennemi reste aussi actif qu'auparavant et une illustration de cela est la détention depuis plusieurs jours d'un citoyen américain, désigné par euphémisme par le porte-parole du département d'État comme un sous-traitant de son gouvernement et qui se consacrait à l'approvisionnement illégal de moyens de communication sophistiqués via satellite à des groupes de la société civile conspirant contre notre peuple», a déclaré Raul Castro devant l'Assemblée parlementaire.

Le terme de société civile est souvent employé pour désigner la dissidence à Cuba où presque tout est sous le contrôle de l'État communiste.

«D'où vient le financement de telles activités? Du budget fédéral qui cette année inclut une partie publique de 55 millions de dollars pour le soutien à une prétendue démocratie, à la défense des droits de l'Homme et à une agression radicale et télévisée contre Cuba», a-t-il ajouté dans la première déclaration publique de Cuba sur cette arrestation et en faisant référence aux médias anticastristes de Miami financés par Washington.

Les autorités américaines ont déjà reconnu la détention d'un citoyen américain le 5 décembre et d'avoir demandé en vain jusqu'ici auprès des autorités cubaines un accès au détenu dont l'identité n'a pas été révélée.

L'homme, employé de la société américaine Development Alternatives, sous-traitant de USAID (l'agence américaine pour l'aide au développement), distribuait des téléphones ou ordinateurs portables au nom de l'administration Obama, selon le New York Times.

Cette affaire intervient alors que Cuba réclame depuis des années la libération de cinq Cubains condamnés en 2001 à de lourdes peines de prison aux États-Unis pour espionnage contre les milieux anticastristes de Miami.

Cuba et les États-Unis n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1961 et les Américains maintiennent depuis 47 ans un embargo contre l'île communiste.

L'arrivée à la Maison blanche il y a un an de Barack Obama, qui avait promis une «nouvelle ère» dans les relations avec l'Amérique latine, avait cependant permis une baisse des tensions entre les deux pays.