Le Congrès du Honduras a ouvert mercredi la session lors de laquelle il est appelé à se prononcer sur le retour au pouvoir de Manuel Zelaya, le président destitué par un coup d'État le 28 juin dernier.

Cette session a débuté avec deux heures et demie de retard sur l'horaire prévu. Les 128 députés du Parlement monocaméral sont réunis sous la protection d'un important service d'ordre qui filtrait soigneusement les entrées. Cet examen du retour de M. Zelaya à la présidence jusqu'à la fin de son mandat, le 27 janvier prochain, constituait l'un des points d'un accord conclu fin octobre entre le président déchu et celui qui l'avait remplacé à la tête du pays à la faveur du coup d'État, Roberto Micheletti.

M. Micheletti a réussi à repousser l'examen par le Congrès après la date de l'élection présidentielle, remportée dimanche par le candidat de droite Porfirio Lobo.

M. Zelaya avait appelé ses partisans au boycott de la présidentielle, en invoquant l'esprit de l'accord qui, selon lui, impliquait son retour à la présidence avant l'élection de son successeur.

Il réclame désormais l'annulation de la présidentielle, et exige d'être rétabli dans ses fonctions au-delà du 27 janvier : il veut en effet faire ajouter à la durée de son mandat toute la période de son exil depuis le coup d'État.

Mais il ne semble disposer au Congrès que du soutien de 26 députés de sa formation, en raison du coup de barre à gauche qu'il avait fait prendre à son gouvernement en 2008.

Le Parti national (PN) de M. Lobo détient la clef du vote au Congrès, où il détient 55 sièges et où la majorité de votes s'obtient à 65 voix.

Mais M. Lobo lui-même a refusé de se prononcer sur le retour de M. Zelaya, cherchant à se démarquer des acteurs de la crise pour mieux amorcer la «réconciliation nationale».

La communauté internationale est divisée sur la légitimité de l'élection.

Les États-Unis et l'Union européenne y voient un premier pas pour sortir de la crise, mais la majorité des pays latino-américains, Brésil et Venezuela en tête, refusent d'en reconnaître les résultats.

L'Espagne, dont la position sur l'Amérique latine est écoutée, «ne reconnaît pas les élections mais ne les ignore pas pour autant», selon son ministre des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos.